Extrait du journal

Copie d'une lettre du 18 juin, adressée à S. Exc. le ministre de la marine , par M. le capitaine de vais seau Latreyte , commandant la frégate l’Iphigénie , et par intérim la station devant Alger. Monseigneur , J'ai l’honneur de rendre compte à V. Exc. qu’hier, vers cinq heures du matin , me trouvant en compagnie de la frégate la Duchesse de Berry, très-près de terre , entre les raps Dellv et Marison, le vent étant du N. O. à l’O. N. O. faible brise , j’aperçus dans le S. S. E. au travers d’une bruine légère une felouque ayant l’«p11areuce d’un corsaire , qui longeait la côte sous toutes es voiles , en faisant route à l’Est. Je signalai à M. le Capitaine de vaisseau M .induit rie chasser au S. E. afin de couper sur l’avant ce bâtiment à la poursuite duquel je me mis , et qu’après deux heures de chasse j’avais de beaucoup approché , quoiqu'il s’aidât de ses avirons. Voyant alors que la position rie la Duchesse lui in terdisait l’accès d’une crique fortifiée qui se trouvait à deux lieues environ dans l'Est du point où il était , et ! qu’il serait d’ailleurs atteint par ! Iphigénie, avant que j d'y parvenir il lit route directement vers la côte , et mouilla dans une anse si près de terre , que les fié gates presqu’en calme ne purent aller l’v inquiéter. Desneux de ne point laisser échapper ce bâtiment qui pouvait devenir nuisible au commerce , je lis armer en guerre trois des embarcations de la Duchesse de Berry, et trois des miennes, et les envoyai vers la felouque, avec l’ordre de la détruire , eu évitant de descendre k terre. Cependant beaucoup de Bédouins armés se rassem blaient sur la côte , et des cavaliers courant dans toutes les directions paraissaient aller chercher de nouveaux secours....