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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 9 juin 1874

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
9 juin 1874


Extrait du journal

compte des avis qui lui viennent des jour naux et parles journaux mais elle ne peut rester insensible à certains signes qui apparaiE-ent en elle, à certains accidents qui n’annoncent point une sauté parfaite et ne lui promettent pas une longue carrière. La majorité n’existe plus et les efforts lés plus consciencieux faits de différents côtés pour en former nue nouvelle n’ont pas abouti jusqu’ici. Quelques partis ne demandent p£s mieux que de voir la Chambre élue en février 1871 se montrer de plus en plus incapable de donner à la France même un abri d’une certaine durée. Cette horreur pour tuu! ic qui ressemble à une décision, cet attache ment à l’incertain leur plaisent, parce que chacun d’eux pense quô î incertain pourrait bien se transformer en la certitude qu’il espèr^ ; mais peut-on vivre éternellement dans l’indécision et l’incertitude? Se trou vera-t-il au moins dans l’Assemblée une majorité pour ne rien faire, puisqu’il ne s’en trouve pas une pour faire quelque chose? Hélas ! pas davantage. Ne pas vouloir organiser la présidence septennale, c’est une idée toute négative et qui ne mène pas loin; on peut avec ce'a former une coalition d’un jour, on tente rait vainement de faire une majorité. A celle-ci il faut le lien d’une idée positive. Aussi ceux qui affectent maintenant de traiter avec dédain les efforts faits du côté du centre droit et du côté du centre gau che pour trouver un programme qui fût le point de départ d'une action commune, ou ne savent ce qu’ils disent, ou ne sont pai de bonne foi. Si l’Assemblée se refuse aux conséquences légitimes du vote du 20 no vembre, si elle ne parvient pas à donner au Gouv ornement par des lois constitutionnelles une forme définie, si elle ne garantit pas sa durée pour la période marquée de sept ans, et si afin de ne décourager aucune espérance elle le laisse à la merci de toutes les compétitions, si, en un mot, elle a la chimérique et puérile prétention de s’en fermer dans ce qu’on appelle la politique d’affaires, on verra bientôt qu’elle n’e I même pas capable de celle-là. 11 ne se trouvera pas plus de majorité pour une loi municipale que pour une loi élec torale, pas plus pour une loi électorale que pour, une loi sur la seconde Chambre. « Le parlementarisme touche à une grande dé bandade, dit M. Laurentie dans Y Union ; il ne va tout à 1 heure y avoir dans cette Assemblée que des opinions éparpillées en groupes imperceptibles, de telle sorte que chaque tête de législateur fera à elle-même sa règle d’opinion et de conduite. A ce moment suprême il n’y a plus d’Assemblée; c’est l’anarchie, le chaos. » 11 est triste ment amusant de voir le parti qui sans raison, sans motif, sans même un prétexte plausible, a brisé la majorité conservatrice le 18 mai, se plaindre qu’elle n’existe plus; mais si la plainte est étrange, le fait est vrai. Non, certes, elle n’existe pas, et il se rait même plus que difficile de rajuster ses morceaux cpars. Les ">3 libéraux du centre droit ne pensent apparemment pas à faire leur humble soumission aux 53 de - l'ex trême droite. Ceux-ci, dans leur haine contre toute organisation de la présidence septennale, resteront avec les bonapartistes,...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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