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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 9 septembre 1874

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
9 septembre 1874


Extrait du journal

de la Terreur et de la Commune, c’est de témoigner par leurs paroles, par leur» écrits, par leurs actes, qu’ils ont en hor reur la Terreur et la Commune ; c’est de condamner avec une juste sévérité les crimes de 1793 et de 1871. Quand les plus sinistres et les plus féroces personnages du la première révolution ne trouveront plus d’apologistes et d’admirateurs parmi Ir. républicains, on n'accusera plus ceux-ci d’étre les partisans de la Terreur; quand l’affreux régime institué dans Paris après l’émeute du 18 mars excitera parmi républicains la même indignation que dan*, les autres partis, on n’accusera pas les répu blicains do trop peu désapprouver la Com mune. En fait, nous croyons que ces accu sations sont injustes à l’égard de beaucoup de républicains; nous voudrions pouvoir dire qu’elles sont injustes à l’égard de tous. C’est à eux de prouver qu’il en est ainsi, et que réellement on les calomnie quand on les confond avec les partisans do la Tçrreur et de la Commune. Mais, tout en étant persuadés que les ré publicains, comme M. Jules Simon et se» amis, ont pour les crimes révolutionnaires l’horreur que ressentent tous les honnêtes gens, tout en étant convaincus qu’ils ne veulent renverser ni la famille, ni la pro priété, ni, puisqu’ils l'affirment, la reli gion, nous n’admettrons point pour cela qu’ils offrent encore le caractère d’un parti conservateur, qu’ils soient encore capables de gouverner la France avec avantage pour elle, nous dirons même avec avantage pour la république. M. Jules Simon »e plaint amèrement que l’on retienne depuis quatre ans la France dans le néant; il déclare, avec une assurance un peu naïve, qu’il suffit de quinze jours pour faire la république. Nous ne savons pas pourquoi il demande quinze jours ; il aurait aussi bien pu se contenter de quinze heures, ou de quinze minutes, 11 paraît qu’il n’en fallut pas plus en 1848, lorsque l’Assemblée constituante proclama ou acclama vingt-deux fois la République, suivant les récits du temps. Oui, mais com bien durerait cette république faite en quinze minutes, * ou en quinze heures, ou en quinze jours ? C’est une autre question, dont M. Jules Simon ne s’occupe pas. Il aime mieux apruyer sur le prétendu néant où se trouve la France; sa douleur se ré sume dan& ce; mots pathétiques : « Ce n’est qu’un cri en Europe et dans tour le pays pour demander que la Chambre actuelle se retire. » C’eat, pour un Français, un singulier argument que d’invoquer contre 1 Assem blée nationale le cri de l’Europe. Nous ne croyons pas du tout qu’il y ait en Europe un cri contre l’Assemblée, et quand, par impossible, il en serait ainsi, nous trouve rions encore assez peu convenable de la part d’un Français de se joindre à ce cri de l’Europe. Le ci i de tout le pays mé riterait assurément beaucoup mieux d’être donné comme une raison de la dissolution que l’honorable représentant de la Marne compte obtenir avec l’appui de l’cxtrôme droite et des bonapartistes ; mais il y au rait aussi beaucoup à dire sur ce prétendu...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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