Extrait du journal

LUXEMBOURG 9 février 1882.. Il y a un vice-président à nommer ; M. Le Royer préside et de deux à trois heures les sénateurs défilent lentement â la tribune ; un secrétaire leur sert do cornac et leur mon tre les urnes ou ils doivent déposer leurs boules : la première urne reçoit les noms, la deuxième les bulletins. Résultat prévu : il n’y a pas, il ne peut y avoir do combat et les gauches ayant décidé que M. Peyrat se rait vice-président, M. Peyrat peut dormir sur les oreilles. Un père conscrit républicain prétend qu’il n’y a plus de plaisir, puisque dans ces tournois parlementaires les conser vateurs n'ont point de chevalier; il affecte do regretter ce temps où Von pouvait douter, ou l'on combattait à armes à peu près égales. M. le sénateur trouve que la mariée est trop belle ! Quel raffinement ! Il dirait volontiers, comme le héros de Corneille : A vaincre sans péril, ou triomphe sans gloire. Vers trois heures vingt minutes, MM. les secrétaires ont terminé leurs petites addi tions, et M. Le Royer proclame le résultat : Nombre des votants 191 Bulletins blancs ou nuis... 56 Suffrages exprimés 155 Majorité absolue 78 Ont obtenu : M. Peyrat 152 Divers 5 M. Peyrat est élu vice-président du Sénat pour l’année 1882. L’ordre du jour appelle la discussion d’une très importante proposition de loi do M. Ratbie sur la garantie des droits des citoyens. Elle a été déposée depuis plus de quinze mois, et messieurs de la gauche l’ont traînée de délai en délai, espérant 1 enterrer tout à fait, ou tout au moins comptant que le temps re couvrirait de sa mousse les actes qui l'avaient Inspirée à son auteur. Mais M. Batble, juris consulte émérite, rompu aux subtilités de la procédure parlementaire, a tenu bon, et il a forcé ses adversaires tout au moins à le ju ger. Une commission s’est réunie, et elle a déclaré par l'organe de son rapporteur, M....