PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 janvier 1900

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
15 janvier 1900


Extrait du journal

puis un mois, se cacherlegamoureux : M. Bonnet, — pour lui laisser ce nom, qui sert de titre à la pièce, — et Cécile, mé lancolique. Elle appréhende déjà, chez son amant , une évolution prochaine. « D’heure en heure, comme lu changes! » lui dit-elle, en le voyant s'assombrir aux plaintes d’un vieux laboureur, que tous ses enfants ont quitté pour aller vivre à la ville. « Ou , toi, ton âme est fixe ! » ré pond-il, absorbé. Il se ressaisit pourtant,et trouve des accents délicieux pour rassurer la tendresse de Cécile,dont la physionomie s’éclaire au murmure des mots d’amour ; lui-même se berce au son de sa propre musique. « Le bonheur est ici, en somme. Il suffirait d’y concentrer les trésors de notre énergie, éparpillée dans les villes. Quelques poignées d’or suffiraient à jeter les bases d’une vaste exploitation agri cole, dont nous pourrons tirer ensuite toute notre vie. Ce sera le Nouvel Alby I» Ainsi rêve sérieusement le jeune M. Bon net. Pressé de céder sa terre, le vieux la boureur s’est enfui. Il ne résistera pas à une seconde tentation. Mais que veut cette jeune fille en deuil? C’est Charlotte, la sœur de Cécile. « Cécile, notre mère est morte I » Elle dit comment cette mort advint. Ce fut un assassinat L’odieux du coup décide M. Bonnet. Son « mol »> brûle de s’épanouir : « Nos parents nous ont enfantés pour toute l’étendue de la vie, pour qu’un jour nous soyons nos maîtres ! » Sur l’heure, 11 va retourner à Alby II n’y passera que le temps néces saire pour recueillir le bien maternel, en vue de la décision prise. Que Cécile, en attendant, avec l'argent qui leur reste, achète le premier coin de terre! « Oh! si tu nallais pas revenir! » soupire Cécile. Mais qu’elle est passionnée — et encore plus sincère — la voix quidlssipe ce doute! Le bien aimé reviendra. Nous pourrons témoigner qu'il l’a au moins tenté.Devant le factice tffondremenl de son père, devant la coalition de tou tes les sympathies notables, représentées par les rouages qualifiés de l'organisme social, -s- le préfet, le maire, l'avoué, le médecin, — Il a crié, impérieux, en poète et en croyant, la révélation de l’amour, Il la fuit sans exaltation, avec l’antorité inspirée de la foi II a souri de la « décrépi tude qui prend un masque de pensée»; il a osé dire enfin, pour la défense de son bonheur, que « la famille, à la flo, c’est une mauvaise affaire I » L’enliz^ment le guette pourtant, de l’heure où il e t rentré dans l’atmosphère paternelle. R ne lui échappera pas. L'amant Idéal s’estompe, il redevient M. Bonnet. Il apprend, bon gré, mal gré, qu’une fiancée riche l'at tend.Ses violences mêmes tournent contre lui. Sommé au nom de la loi de lui comp ter sa part, qu’il détient, le père Bonnet simule, — éprouve peut-être — une dgu,...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • bonnet
  • bulot
  • loubet
  • méline
  • bon
  • collas
  • antoine
  • quesnay de beaurepaire
  • janvier
  • bonnetde
  • joui
  • paris
  • orléans
  • bordeaux
  • géraud
  • houssay
  • france
  • new-york
  • lausanne
  • tarn
  • la république
  • moniteur universel
  • uis
  • cir
  • jeunesse royaliste
  • sarthe sa
  • comités d'etat