PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 novembre 1844

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
15 novembre 1844


Extrait du journal

asséna dans le creux de la poitrine un violent coup de poing qui le lit tomber à la renverse. La tète de l’enfant porta sur le trottoir, où elle rebondit en rendant un son lugubre, et en laissant échapper un Ilot de sang. Le petit malheureux éprouva, par suite de cette chute une commotion telle, que, lorsqu’on vint à son secours et qu’on le releva, il était paralysé de tout le côté gauche. On le trans porta dans la boutique d’un traiteur voisin, et l’on envoya aus sitôt chercher un médecin. .M. le docteur Raynaud arriva; mais, malgré les secours les plus prompts et les plus intelli gents, l’enfant ne put recouvrer l’usage de ses membres, et il a fallu le transférer chez son patron, où il est arrivé dans un étal fort grave. L’auteur de cet acte inouï de brutalité est un maçon, âgé de vingt-quatre ans. Nous devons dire qu’aussitôt que son ivresse fut dissipée, il témoigna les plus grands regrets tle la déplorable vivacité à laquelle il s’était laissé entraîner et qui avait amené un si fatal résultat. {Idem.) — Un homme qui a déjà eu des désagréments devant la police correctionnelle, passant avant-hier devant la boutique de .M"" Grasset, miroitière, rue Croix-des-Petits-Ghamps, il" 13, remarqua que la boutique n’était gardée que par un enfant de huit ans. 11 entra, et demanda à cet enfant où était la bourgeoise : « Elle est sortie, monsieur. — Je vais l’at tendre, » dit-il. Et il se mil à caresser l’enfant, en lui de mandant s’il aimait les petits gâteaux. La réponse se devine. L’individu, tirant alors quelques sous de sa poche, dit à l’en fant d’en aller chercher; puis, profitant tle son absence, il s’empara d’une très-belle glace et prit la fuite. M“* Grassat étant rentrée presque aussitôt, s’aperçut du vol, regarda de droite et de gauche, et aperçut son voleur, qui cheminait tranquillement avec la glace sur ses épaules. Elle se mit à courir après lui en criant : Au voleur! Celui-ci lança alors dans les jambes d’un passant la glace, qui se brisa en morceaux; et il se mit à fuir de toute sa vitesse, mais on l’arrêta bientôt. — Un in .vidu conduisant une petite voiture à bras s’ar rêta lundi dernier rue Neuve-des-Petils-Champs, à la porte du bure,Tu du mont de piété, ouvrit la voiture au moyen d'une clef, en tira un sac rempli jusqu’au boni, referma la voiture et monta dans la maison. Cette manœuvre avait été remarquée par un homme d'environ cinquante ans qui passait par là. Dès que le conducteur eut disparu, cet homme, pen sant que la voiture devait contenir encore d’autres espèces, et n’osant ni ne pouvant crocheter la serrure coram populo, trouva plus simple de s’atteler au brancard et de fuir aussi vite que la charge pouvait le lui permettre. Mais le propriétaire de la charrette, fort étonné, à son re tour, de ne pas la retrouver, s'enquit auprès des voisins de ce qu’elle avait pu devenir, et on lui signala la roule qu’avait prise son remplaçant. Il se mit à sa poursuite, et fut assez heureux pour le rattraper dans la rue de Choiseul. La voilure fut ouverte, et les sacs étaient intacts. Du reste, ils ne conte naient pas de l’argent, comme le voleur l’avait espéré, mais des pièces de 10 et de 5 centimes, que le propriétaire de la voiture colporte et escompte chaque semaine auprès des dé taillants. Le voleur est un repris de justice, déjà deux fois condamné pour faits de même nature, (idem,) DÉPARTEMENTS. — Le conseil général du département dtTla Meuse vient de tenir une session extraordinaire, en vertu d’une ordonnance spéciale du Roi. Il a nommé pour président M. Etienne, pair de France, et pour secrétaire, M. J.-L. Gillon, député, conseiller à la cour de cassation. — On lit dans le Sémaphore, de Marseille -. Un banquet doit cire offert à M. le maréchal duc d’Isly, lors de son pas sage à Marseille, qui doit avoir lieu le 17 de ce mois. C’est dans la salle du grand théâtre que cette fcte, offerte par le commerce marseillais à M. le gouverneur général de l’Algérie, aura lieu; on a dû, à cause dç l’insullisance du local,-fixer à 350 le chiffre des souscripteurs. Les galeries et les loges se ront réservées aux dames et à ceux qui ne pourraient prendre place au banquet. — On lit dans le Sud, de Marseille : Avant-hier, à onze heures du matin, la frégate à vapeur le Labrador a mouillé en rade, ramenant d’Afrique 988 hommes appartenant au 18e de ligne. Le Labrador ayant jeté l’ancre à la première bouée, les compagnies du 18' ont été successivement trans portées à terre par des embarcations. La population de la vieille ville, avertie de cette arrivée, s’était portée en foule sur les quais et sur les hauteurs voisines, pour assister au dé barquement de ces braves soldats, qui ont acquis tant de li tres à l’estime et à la reconnaissance du pays. Le 18' était, depuit huit ans, absent de France, et, pendant ce long inter valle, il n’a pas cessé de prendre part à toutes les actions les plus glorieuses de notre armée d’Afrique. Ses services sont, pour ainsi dire, empreints sur le front de ses soldats. La foule admirait ces physionomies guerrières, noircies par le soleil d’Afrique, mais illuminées par la joie de revoir le sol de la pa trie. Elle se plaisait aussi à voir ces vêtements beaux de vé tusté, habits usés par la victoire, comme l’a dit un poêle na tional, nobles haillons qui ont gardé la trace de plusieurs ba tailles, depuis le combat de Boudouaou jusqu’à cette bataille d’Isly, à laquelle le 48' a pris une si belle part. M. Régnault, colonel de ce régiment, était en Afrique de puis l’époque de la conquête. On sait que son prédécesseur, le brave Gombes, mort sur la brèche de Gonslantinc, l’avait luimême désigné au choix du prince royal. Le débarquement du 18' a duré cinq heures. Le colonel Régnault est descendu à l’hôtel des Empereurs. Dans la soirée, les officiers et sousofficiers de ce régiment ont été fêtés par leurs dignes cama rades des régiments en garnison à Marseille. De nombreux toasts ont été portés, dans un banquet, à tous les noms les plus chers à la France. — On lit dans l'Echo des Cévennes du 2 novembre : M. de Chabaud-Lalour, notre député, est parti de Nîmes, le 25 oc tobre, pour visiter I arrondissement qui l’a élu la première fois en 1837, et qui depuis n’a cessé de l’entourer des plus constants témoignages de sympathie. Rendu au V igan, il a reçu la visite du conseil municipal, de MM. les membres de la fabrique, des bureaux de bienfai sance et de l’hospice. Le jeudi, un grand nombre d’électeurs et de fonctionnaires lui ont offert un banquet dans le salon de l'hôtel de ville, récemment décoré et orné du beau portrait du Roi que la ville doit à son intervention. Différents toasts ont été portés : le premier, par M. Roux-Ferrand, sous-prélet de l’arrondissement : « Au Roi des Français! Fuisse la Providence, a dit ce ma gistral, en prolongeant les jours précieux de notre souverain, garantir l’Europe du fléau de la guerre, et conserver à la h rance le rang qu’elle a su y conquérir par sa civilisation au tant que par ses armes ! » Le cri de Vive le Roi! qui terminait ce toast, a été répété par toutes les voix. M. le baron de Bez, maire du Vigan, a porté la santé de M. de Chabaud-Lalour, qui a répondu à peu près en ces termes : « Messieurs, « Je suis bien reconnaissant des témoignages d’affection et de sympathie que je retrouve au milieu de vous, et dont ce...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • régnault
  • mignet
  • montalba
  • raynaud
  • jammet
  • roux-ferrand
  • firmin didot
  • anvers
  • dufour
  • castel
  • france
  • afrique
  • marseille
  • gomer
  • rennes
  • algérie
  • perpignan
  • alger
  • paris
  • la seine
  • lacroix
  • académie des inscriptions
  • faits divers
  • académie des sciences morales et politiques
  • m. j
  • m. a.