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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 16 avril 1849

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
16 avril 1849


Extrait du journal

PARTIE OFFICIELLE. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Liberté, Égalité, Fraternité. M. le ministre de l’instruction publique et des cultes adresse à MM. les recteurs des académies la circulaire suivante : Monsieur le recteur, Je suis informé que dans quelques départements on s’est occupé dans les conférences d’instituteurs de sujets absolu ment étrangers à l’enseignement. Je ne saurais vous rappeler d’une manière trop expresse, monsieur le recteur, la nécessité de veiller à ce que ces con férences, qui ont pour but de faciliter aux instituteurs les moyens de s’éclairer entre eux snr les matières de l’enseigne ment et sur l’application des méthodes ne soient pas détour nées de cette destination spéciale par des digressions toujours fâcheuses, n’eussent-elles que l’inconvénient de prendre la place de discussions utiles au progrès de l’éducation publique. Je ne puis craindre de n’élre pas compris en vous adres sant ce langage; toutefois, je suis heureux de donner à ma propre parole la sanction des hommes qui ont, avant moi, porte la même responsabilité Je remets donc en partie, sous vos yeux, la circulaire que vous adressait déjà au mois de sep tembre 1818, mon honorable prédécesseur M. de Vaulabelle. « Sans doute, les hommes qui consacrent leur vie à l’in struction du peuple ont le droit, comme les antres citoyens, de s’assembler, conformement à la loi, pour porter leurs vues, pour diriger l’activité de leur patriotisme vers tout ce qui intéresse la liberté et la grandeur du pays. A Dieu ne plaise que l’on songe, et moi moins que personne assurément, à les déshériter, par une exception injurieuse, de cette noble prérogative que la Répub ique assure à tous ses enfants. Mais, d’un autre côté, ils ne doivent pas oublier que, comme instituteurs, il est de leur devoir, dans les réunions particu lières qui ont pour objet la mission spéciale dont ils sont chargés, de respecter les règles auxquelles est soumis le corps enseignant, et de se conformer aux statuts administratifs éma nés des autorités compétentes. Si ces principes venaient à être méconnus, s’il était possible que les conférences devins sent des assemblées, une sorte de clubs politiques, elles dévie raient complètement de leur but, et ce serait désormais une institution frappée d’impuissance et de stérilité. « Vous penserez comme moi, monsieur le recteur, qu’il faut prévenir de si regrettables abus. Je vous prie donc d’a dresser de sages et paternels conseils aux instituteurs de votre ressort. Je ne doute pas, connaissant le bon esprit qui anime la plupart d’entre eux, qu’ils ne tiennent compte de vos observations. Vous aurez à leur rappeler que, suivant l’arrêté du 10 février 1887, qui subsiste toujours, et qui ne pourrait être modifié qu’en conseil de l’université, sur la proposition des comités d’instruction primaire, les présidents des conférences doivent toujours être désignés par le recteur de l’académie; que la police de l’assemblée leur appartient exclusivement, et que personne ne peut y prendre la parole qu’avec leur autorisation et que sous leur responsabilité. Vous ferez observer que toute conférence à laquelle manque raient ces bases essentielles ne serait pas considérée comme également constituée. a Je vous recommande de surveiller, avec le plus grand soin, l’exécution de ces dispositions. » L’agitation que vous signalait alors mon prédécesseur éclatant de nouveau aujourd’hui en symptômes non moins graves, je vous adresse à mon tour la même recommanda tion. L’Assemblée et le Gouvernement viennent de s’unir dans un vote récent qui témoigne hautement, généreusement, de leur commune sollicitude pour l’amélioration du sort des in stituteurs. L’Assemblée et le Gouvernement ont donc le droit de compter non-seulement sur leur docilité aux prescriptions de la loi, mais sur leur gratitude et sur leur confiance ; ces deux sentiments ne peuvent se manifester d’une manière plus honorable pour les instituteurs, et plus utile pour le pays qu’en les portant à pratiquer irréprochablement leur devoir. Une des manœuvres (entre beaucoup d’autres) que l’on em ploie en ce moment près d’eux, c’est de calomnier leurs chefs naturels, et de les accoutumer à la révolte contre la société par la révolte contre la hiérarchie. On s’applique aussi à cher cher parmi eux des colporteurs, les dégradant ainsi dou blement et par le métier que l’on substitue à leur fonction, et par la nature même des doctrines que l’on répand sous leur patronage. Veuillez, en les avertissant, épuiser d’abord tous les moyens de la persuasion , mais, lorsque vous rencontrerez l’insubordi nation, user avec énergie de l’autorité qui vous appartient. Recevez, etc. A. de Falloux....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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