Extrait du journal

On ne pourra pas dire que le gouvernemenl ne fait rien pour l’agriculture. Il a en effet dépêché dimanche dernier le mi nistre des travaux publics au concours régional de Chaumont. Le ministre a pré sidé a la distribution des prix et a pro noncé un discours. Voilà qui prouve in contestablement combien est grande la sollicitude que le gouvernement républi cain porte à l’agriculture. Remarquez, s’il vous plaît, que le mi nistre des travaux publics ne faisait que remplacer à Chaumont son collègue, M. de Mali y. le véritable titulaire du porte feuille de l’agriculture. Mais M. de Mali y présidait lui-même un concours régional dans l’Ouest. Ne pouvant se dédoubler, il a eu recours à l’obligeance du ministre des travaux publics, l’honorable M. Yarroy, qui a consenti de bon cœur à. le rem placer. Ainsi, deux ministres à la lois té moignaient le même jour, l’un dans 1 Est, l’autre dans l’Ouest,de l’intérêt, de l’amour que le gouvernement républicain porte à l’agriculture. Sous quel régime a-t-on ja mais rien vu de pareil ? Un ne peut avoir toutefois une idée exacte du dévouement du gouvernement actuel aux intérêts agricoles qu’après avoir lu les discours prononcés par les deux ministres dans les contrées si différem.es où leur zèle pour l’agriculture les avait entraînés. Nous ne connaissons pas encore l’allocution de M. de Mali y. mais nous avons sous les yeux le texte même du discours par lequel M. Varroy a ouvert le conocurs régional de Chaumont. On nous saura gré, nous en sommes con vaincus, d analyser rapidement ce dis cours intéressant. Le ministre des travaux publics a dé buté par des considérations générales qui ne pouvaient manquer de frapper vivement l’esprit de ses auditeurs. A quoi tient la prospérité de l’agriculture? Vous répondrez : A un bon système d’assole ment et aussi sans doute au bon état de la législation qui régit 1 agriculture ; car toute l’application au travail, toute 1 intelligence de l’agriculteur serait vaine si le gouvernement ne lui donnait pas la sécurité, ou lui enlevait par l’im pôt le plus clair de ses profits. Erreur! La prospérité de l’agriculture, au dire de M. Varroy, dépend surtout, pour ne pas dire uniquement, du soleil : La prospérité de l’agriculture réside dans l’intelligente utilisation des forces naturelles. Le soleil eu est la source, et lorsque la cha leur fait détaut, il n’y a ni loi, ni taxe de douane, ni mesure administrative qui puisse la remplacer. Il est un fait scientifiquement démontré qui fait voir combien sont vaines les tentatives de l'homme lorsqu’il a les élé ments contre lui. Suit une comparaison par laquelle l’orateur assimile l'action du soleil sur la terre a celle du charbon sur les machines : Il en est de votre champ, poursuit M. Var roy, quelque bien cultivé qu'il soit, comme d une belle machine à vapeur, bien construite, bien installée, conduite par un mécanicien...