Extrait du journal

FAITS HIVERS. — PARIS. — Par ordonnance du Roi du 28 avril, M. de Bonnard, inspecteur général des mi nes, membres de l’Institut, a été nommé au grade de com mandeur dans l’ordre royal de la Légion d’honneur. — Le congrès agricole s’est occupé, dans la séance d’hier, des institutions de crédit agricole et de la question de l’em ploi du sel pour l’engraissement des bestiaux et l’amendement des terres. — La lettre suivante a été adressée par M. Horace Vcrnet à un journal du matin : « Monsieur le rédacteur, « C’est à tort qu’on a imprimé dans votre journal qu’il m’avait été signifié par les autorités marocaines de me retirer de leur territoire. Au contraire, je n’ai eu qu’à me louer du bien veillant accueil qui m’a élé fait toutes les fois que je me suis trouvé en contact avec elle. J’affirme que j’ai pu visiter, sans aucun empêchement de leur part, les champs de bataille que j’avais mission de relever, cl que je rapporte de mon voyage tous les documents nécessaires pour reproduire les dernières victoires de l’armée d’Afrique avec la scrupuleuse exactitude que j’ai mise jusqu’à présent dans mes ouvrages. h J’ai l’honneur d’étre, etc. H. V.rset. » — En passant dans la rue de Grenelle-Saint-Germain, près le boulevard des Invali les, à Paris, on admire de très-loris arbres nouvellement plantés, parmi lesquels on distingue des acacias, des tilleuls, des ormes, des sophoras, des vernis du Japon [aylanthus), et divers autres gros cl beaux arbres dont la transplantation est le résultat de la mise en application des procédés de Jl. Victor Paquet, qui avait proposé, il y a deux ans, au conseil municipal de Paris de faire remplacer ainsi les gros arbres morts sur les boulevards et les autres prome nades de la ville. Après avoir très-adroitement cerné les ra cines par une tranchée circulaire, le directeur des plantations de la rue de Grenelle a conservé la motte, à laquelle il a donné la forme que l’on app Ile dans la pratique cul-de-lampe, puis il a fait établir une sorte de charpente, composée de huit fortes tringles et de huit autres morceaux de bois, le tout ajusté, cloué et boulonné convenablement pour résister au poids cl aux cahots. On employa encore quel ’,ues planches, qui formèrent alors une sorte de caisse ou de cage se rétré cissant du bas et laissant dépasser de place en place les grosses racines qui s’étendaient au delà de l'écartement des parois internes de la caisse ; celles-là furent moussées et em paillées de manière à les préserver des blessures et à prévenir le dessèchement de l’écorce et du chevelu. Les bords de la tranchée furent abattus en glacis, on passa des planches cl des rouleaux au moyen desquels l’arbre fut extrait du trou, abattu sur un charriot qui le transporta à la nouvelle demeure qui lui était assignée. DÉPARTEMENTS. — On lit dans le Courrier du Havre : Hier entre deux et trois heures de l’après-midi, on a fait l’é preuve d’un sac de sauvetage que la ville vient d’ajouter à son matériel d’objets de secours dans les incendies. Celte expé rience a eu lieu sur la place du spectacle, en présence d'une foule de curieux. Une des extrémités de ce long tube de toile est fixée et attachée sur un bâton, dont les deux bouts servent de point d’appui et de retenue à l’intérieur d’une croisée, d’une lucarne ou d’une ouverture quelconque; celte extrémité ou bouche de sac reçoit la personne qui doit être descendue ; cette personne se place les pieds devant, et son poids la fait glisser dans le tube avec une vitesse qu’elle peut augmenter ou ralentir en écartant plus ou moins les jambes et les bras. L’extrémité inférieure du sac est attachée à un point fixe, de soric que la machine forme une ligne diagonale, avec une courbure à la partie rapprochée du sol, laquelle courbure a pour objet d'empêcher le choc du corps qui glisse, et de le conduire à t^rre sans secousse et sans accident. L’épreuve faite hier a parfaitement réussi ; fixé à une des fenêtres de l’attique du théâtre, et retenu par des cordages à une des bornes de la place, le sac de sauvetage a reçu succes sivement cinq ou six jeunes gens qui sont descendus avec une grande facilité, cl ont exécuté ce voyage aérien aux acclama tions de quelques assistants. Quoique l’utilité de ce moyen soit restreinte, attendu qu’il faudra nécessairement que le sac soit porté dans la maison incendiée, qu’il y soit dressé, et que les personnes à sauver s’y trouvent placées par un pompier ou tout autre citoyen, nous pensons néanmoins que, dans une infinité de circonstances, cet appareil peut rendre de très-grands services, et qu’en en faisant l’acquisition, l’administration municipale a augmenté les chances de sauvetage que présente son matériel de secours dans les incendies. — Le nombre d’émigrants étrangers qui encombrent en ce moment notre ville est si considérable, que le visa de leurs passeports retient presque tous les jours jusqu’à huit heures...