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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 23 août 1863

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
23 août 1863


Extrait du journal

de tous ceux de sa sorte; il n'était pas un pauvre diable qui compte sur les appointements de sa femme pour payer son loyer ; il avait une m «ison à lui, avec de bonnes terres bien affermées, et si les directeurs lui échauffaient les oreilles, rien ne serait plus simple que de les envoyer à tou» les diables. S’il avait consenti à ce que Suzanne remontât sur la scène, c’était par pur amour de l’art, et si jamais... Mais Melvil comprit que c’était entrer dans une fausse voie, et qu’il fallait ou rompre l’engagement ou se prêter de bonne grâce aux exigences de la situa tion. 11 pressentait néanmoins que ce se rait d’aventure assez difficile, et, ballotté entre des pensées si diverses, il tomba dans une sorte d’ahurissement qui devint promptement de la prostration. Ce fut un bref colloque entre deux domestiques qui vint l’éclairer sur le véritable état de la question. — Quel est donc ce monsieur auquel on vient de servir à déjeuner? disait l’un. L’autre répondit : — Je ne sais pas trop, mais je croirais assez que c’est le mari de madame. — Comment ! pensa Melvil, comment! faquin, tu croirais assez... Ah! ce n’est ni de la bouche d’Yvon ni de celle de Ger trude que j’aurais été exposé à entendre de ces choses-là! Alors il reprit le cours de ses réflexions et les résuma comme il suit : — Le mari d’une comédienne ne compte pour rien dans la maison. Soudain la porte s’ouvrit, c’était Suzanne. Elle sentait bien , l’excellente femme, qu’elle avait fort mal reçu son mari, et elle arrivait décidée à racheter ses torts. Pour lui, il oublia tout quand il la vit lui prendre la main et l'entraîner au fond de l’appartement. Mais c’était le jour des dés enchantements, car, malgré tous ses ef forts, Suzanne se montra froide et distraite. Bref, l’arrivée de Melvil la contrariait, car elle prévoyait que sa présence allait donner lieu à mille tiraillements des plus pénibles dont on avait déjà l’échantillon. Or, ce n’est pas sans raison qu'on voit .ant d’arthtes, quel que «oit leur art, s’affranchir de» obligations sociales ; et sau» pré...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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