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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 24 octobre 1847

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
24 octobre 1847


Extrait du journal

— On écrit de Siorac, le 15 octobre, à l'Echo de Vesone qu'un tremblement de terre s’y est fait ressentir à huit heures moins huit minutes du matin. — On lit dans le Courrier du Midi : Trois inconnus furent remarques à Boisseron dimanche, rôdant autour des habita tions; leurs allures firent naître des soupçons. Avant l’heure des vêpres, deux de ces étrangers se présentèrent chez M. le curé pour faire appel à sa charité, exhibant plu sieurs lettres par eux écrites, et dont l’une était adressée à M. de Larcy, de Marsillargucs. Cette manière insolite de de mander l’aumône raviva les soupçons déjà conçus par M. le curé, qui, pour se débarrasser de ces intrus incommodes, leur remit à chacun une pièce de 2 fr. L’un d’eux, se donnant comme un excellent chantre de lutrin, fil offre de ses services pour aider à chanter les vê pres, et, sur son instance, l’autorisation lui en fut accordée par M. le curé, qui se vit bientôt obligé’dc lui imposer si lence dans l’église, dès qu’il eut acquis la preuve de sa com plète ignorance en fait de plain-chant. Cet industriel effronté, admis ainsi auprès des chantres, demanda à plusieurs reprises à l’un d’eux si M. le curé ne donnerait point la bénédiction ; peut-être n’ignorait-il pas que l’église avait acheté depuis peu un magnifique ostensoir, et désirait-il connaître la place où il était déposé. Après vêpres, M. le curé eut toutes les peines du monde à faire sortir de l’église cet homme suspect." Vers les sept heures du soir, le même ecclésiastique, étant à dîner, entendit frapper à la porte du presbytère ; l’ordre formel avait été donné à la cuisinière de n’introduire que des personnes connues : aussi refusa-t-elle d’ouvrir ; on frappe de nouveau avec plus de violence, et le curé lui-même étant venu déclarer qu’il n’ouvrirait point, l’assaillant se répandit en injures, menaçant d’enfoncer la porte. Un commencement d’execution suivait celte audacieuse menace, lorsque M. le curé eut l’heureuse idée de prier un voisin de courir appeler M. l’adjoint, qui se rendit immédiatement sur les lieux. Mais les malfaiteurs, sans attendre son arrivée, avaient pris la fuite du côté de l’église. Des recherches minutieuses furent faites alors dans tout le vil’age par M. l’adjoint, et l’un des malfaiteurs fut découvert chez l’aubergiste Jeanjean, où il avait pris gile. On eut beau coup de peine à ouvrir la porte de la chambre dans laquelle il s’etait barricadé : cette porte forcée, on découvrit l'homme couché sur un lit et feignant de dormir. A la demande qui lui fut faite par M. l’adjoint d’exhiber son passe-port, notre homme balbutia quelques mots en pré sentant un chiffon de papier. IM. l’instituteur Gairaud, qui accompagnait le fonctionnaire dans sa perquisition, déclara reconnaître cet inconnu pour être l’un des individus qui s’é taient présentés au presbytère ; et tandis que l’adjoint dé pliait le papier qui lui avait été remis, le malfaiteur s’élança de son lit et lui asséna sur la tête un vigoureux coup de poing; puis, se précipitant sur l’instituteur, il le saisit à la gorge et l’aurait infailliblement étranglé, si l’adjoint et quel ques autres personnes n’etaient accourues pour le dégager. Get acte de rébellion et de violence dut nécessiter l’emploi de la force pour se rendre maître de ce furieux, en atten dant l’arrivée de la gendarmerie; ce que voyant, notre mal faiteur se prit à crier de toute la force de ses poumons : A l'as sassin! dans l’espoir sans doute d’attirer ses complices pour le dégager. Mais le nombre des habitants accourus et qui se hâtaient de prêter mainlorte, rendit cette manœuvre inutile. Cependant, au milieu des groupes, le chanteur improvisé de tout à l’heure avait eu l’imprudence de se faufiler comme un simple curieux ; il fut bientôt reconnu par M. l’adjoint, et, sur son ordre, arrêté et renferme dans la chambre où était déjà gardé son compagnon. La gendarmerie étant arrivée, M. le brigadier soumit iso lément ces deux malfaiteurs à un premier interrogatoire, à l’aide duquel il les fit tomber dans des contradictions ; puis, durant le trajet de Boisseron à Sommières, il sut les tourner avec assez d’adresse pour leur faire avouer enfin toute la vé rité sur leur position ; il est résulté de ces aveux que les trois individus qui ont ainsi mis en émoi la commune sont des échappés du bagne de Toulon ; que, depuis leur évasion, ils ont commis divers vols dans les églises, entre autres celui d’un calice, d’un ciboire et d’un crucifix. Malgré les plus ac tives recherches, le troisième forçat n’a pu être saisi jusqu’à ce moment. — On lit dans le Courrier de Marseille : On nous annonce l’arrestation, dans les environs de Saint-Just, de l’un des for-...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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