Extrait du journal

Rien ne saurait être plus pénible, — nous allions écrire de plus humiliant, — pour lo véritable patriotisme que des incidents du genre de celui qui s’est produit hier au début de la séance de la Chambre : le gouvernement et un député en lutte de surenchère pour une manifestation d’ailleurs inoppor tune. Que dans les journées de fièvre de 1870 on ait rendu un décret port nt que la statue de Strasbourg se rtit coulée en bronze, cela se com prend, encore que les artistes eussent io droit de protester contre un projet dont l’exécution déparerait le bel en semble de la place de la Concorde. Mais depuis lors, un quart de siècle s’est écoulé. Les (gens qui avaient rendu lo décret, leurs amis et leurs partisans ont occupé longuement le pouvoir, ils le possèdent encore, com ment se 1 ait-il qu’après un si long temps écoulé sans qu’ils aient songé au projet, ils tirent le décret de 1870 de l’oubli dans lequel il était tombé? Par sentiment de patriotisme ? Qui le croira? Par besoin de réclame? On est tenté de le croire. On sait ce que nous pensons des conditions dans les quelles s'est posée la question de par-...