Extrait du journal

(21 article. -— Voir /e Moniteur du 6 mars. Cette exposition est vraiment un bienfait pour l’art, qui trouve toujours dans ces belles salies, si bien éclairées, un milieu hospitalier prêt à le recevoir et à le mettre en communication avec le public pendant les intervalles des Salons. Sans elle, un petit nombre d’intimes ou de favorisés aurait seul connu les peintures décoratives que M. Paul Baudry vient de terminer, et qui bientôt s’encadreront, pour ne plus en sortir, dans l’hôtel de M. le duc de G***. Nous ne saurions trop louer ce beau et noble luxe de faire intervenir la peinture comme suprême élégance parmi les ri chesses et les conforts des demeures opu lentes, non pas la peinture de chevalet qu’on achète et qu’on revend, mais la pein ture décorative qui fait partie de l’habi tation même et en partage la destinée comme une amie fidèle. Ce goût intelli gent se propage de jour en jour et aura l’influence la plus heureuse sur l’avenir de l’ait. Le vrai but de la peinture n’est-il pas de revêtir les temples, les palais, les châ teaux, les hôtels d’une tunique de couleurs pour en voiler la blanche nudité? Qui sait mieux qu’elle remplir les panneaux laissés vides par l’architecture et y faire flotter...