Extrait du journal

venait de lui donner relevaient sa bonne mine (car il était beau et bien fait de sa personne), la fille du roi le trouva fort à son gré, et le marquis de Carabas ne lui eut pas plutôt jeté deux ou trois regards fort respectueux et un peu tendres, qu’elle eu devint amoureuse à la folie. » Or, croi riez-vous que ce faux marquis, ce par venu, ce manant, 11 éprouve que de la froideur et de l’aversion pour une si belle princesse, et qu’a près avoir obtenu sa main : « Il ne tiendra qu’à vous, mon sieur le marquis, que vous ne soyez mon gendre, » il fait au roi son maître l'affront d un refus? Les auteurs n y songent pas : c’est le monde renversé. Les rois des contes de fées «entendent point raillerie, et s’il se fût trouvé un marquis de Carabas assez hardi et d’assez mauvais goût pour décli ner un si grand honneur, le roi l’eût fait pendre sans autre forme de procès. Ab ! que Perrault connaissait mieux son monde, et que son dénoùment est bien plus vrai et plus naturel ! « Le marquis, faisant de Igrandes révétenues, accepta l’honneur que ui faisait le roi, et dès le jour même il épousa la princesse. Le chat devint grand seigneur et ne courut plus après les sou ris que pour se divertir. » Voilà une féerie, et toute faite et char mante ! Colette aime Colin ; Colin épouse Colette; il n’y a rien d’imprévu ni de surprenant dans tout cela ; et deux époux si bien assortis n ont pas besoin d’avoir une fée pour marraine. Maudit censeur, te tairas-tu ? Ne «aurai-je achever ma pièce ? Qui vous parle du Chat botté? c’est de la Chatte métamorphosée en femme que...