Extrait du journal

Le banquet donné par les exposants de la section des mé taux et des machines a eu lieu mardi, ainsi que nous l’avons dit, dans les salons de Leraardelay. Plus de 200 personnes y assistaient. tVl. le ministre du commerce, M. le préfet de la Seine, M.le général Atthalin étaient venus s’asseoir au milieu des exposants. La réunion était présidée par M. Auguste Pihet. Le premier toast a été porté au Roi par le président du banquet. Al. Pihet s’est exprimé ainsi : « Au Roi ! « L’honneur de présider ce banquet, honneur que je tiers de votre bienveillante confraternité, est encore rehaussé par le soin qui m’est attribué de porter un toast au Roi et à la famille royale. « Ici, messieurs, ce n’est point une vague formule de con venance publique, c’est l’expression sincère des sentiments de gratitude qui sont dans le cœur de chacun de nous, et dont je ne suis que le faible interprète. Nos vœux doivent en effet entourer cette auguste famille, cl notre toast répondre à sa royale courtoisie. « Oui, messieurs, l’industrie en général, et la nôtre en particulier, est reconnaissante de l’intérêt actif et éclairé que le Roi, dans ses nombreuses visites, n’a cessé de manifester en voyant et en analysant les progrès immenses que nous avons faits en métallurgie, et dans la construction des ma chines en tous genres. Soyons heureux et tiers des éloges qui nous ont été unanimement adressés, et convions à les partager les ingénieurs, les ouvriers habiles qui nous ont se condés. « Notre tâche a été rude, messieurs. Il n’y a pas longtemps encore qu’on nous reprochait notre infériorité comparative ; on allait même plus loin : on nous niait la possibilité d’at teindre aux plus grands appareils connus, et de construire certaines machines-outils et de lilalurc. Eh bien, messieurs, nous avons encore produit d’aussi puissantes machines que celles de nos rivaux, et nous les avons au moins égalés dans toutes nos constructions. Persévérons donc dans nos efforts. Les inqualitiables préventions qui ont paralysé et paralysent encore notre industrie sont ébranlées et touchent à leur terme. La nouvelle loi de douane soumise à la discussion des cham bres permet d’espérer une amélioration dans la condition des établissements métallurgiques et de construction de machi nes. Dans le parlement, dans l’administration, dans la presse, nos intérêts ont trouvé d’habiles et considérables défenseurs, parce que ces intérêts sont légitimes et nationaux ; et récem ment une voix généreuse, partie des marches du trône, les a rattachés aux éléments de succès de la marine royale. L’ave nir est donc sauvegardé si la protection du Gouvernement ne se retire pas de nous. « Messieurs, à la santé du Roi des Français ! Que la Provi dence lui conserve longtemps encore les étonnantes facultés que nous avons tous admirées, et qui sont pour la France un gage de sécurité ! « A la santé du Roi ! »...