Extrait du journal

Un philosophe affirme que dans des temps à venir, nos arrière-neveux seront indignés et stupéfaits devant l'histoire de nos mœurs, en découvrant avec quelle brutalité nous avons traité les femmes, les enfants et les animaux, tous les êtres faibles et désarmés dont nous abusons. Ce philosophe, d'ailleurs obscur, mais animé d'un souffle divinatoire, poussant plus loin encore sa prédiction et sa sensibilité, disait aussi que les plantes, les arbres, les fleurs, animés d'une existence plus lente, plus rétrécie, plus sommaire, n'en sont pas moins doués dé sensations et capables de percevoir le bien-être et la souffrance que nous leur dispensons avec une insouciance stupide et un irrespect brutal pour ce qui est la vie. Il supposait, cet idéaliste, que, dans l'avenir, on aurait, pour la plante qui naît, croît, évolue et meurt comme nous, les égards que nous devons à des sœurs lointaines auxquelles nous sommes liés par une parenté hors de notre vision peut-etre, mais indiscutable....