Extrait du journal

IfgpI. les hommes de ma génération, nés au moment de la guerre, rien de plus poignant, de plus irritant — et aussi, avouons-le, de plus mal connu — que l'histoire des dernières années de l'Empire. Ce que nous sommes, avec nos doutes, nos inquiétudes, nos élans, $os espérances, nos complexités, nous le devons à cette époque remplie d'agitations, de levain nouveau, de fautes et de désastres. Elle ësi , notre mère, la mère de nos âmes, responsable d'une grande part de nos destins. Des blessures inguérissables que la France a subies à ses frontières, de la révolution profonde qui s'est opérée dans les idées du pays, résultèrent pour nous un cœur et une intclece tiraillés en des sens divers. Nous somines patriotes avec je ne sais quoi d'endolori M de profond, patriotes avec scrupule, avec frénésie ; et la nouvelle république nous a imprégnés des idées de liberté individuelle, 3e fraternité entre les peuples, nous a émancipées des préjugés sur lesquels ont vécu les générations précédentes. Nous sommes de vivantes antinomies....