Extrait du journal

un esprit de sacrifice incompatibles avec la fièfvre de production qui caractérise notre époque. Aussi, n'est-ce plus des êtres vivants, de chair et d'os, mais des fantômes qui évoluent à travers la plupart des romans actuels, dans des décors dont la mode et le snobisme fixent chaque s!aison le lieu et l'atmosphère, le style et les colorations. La vogue des lacs d'Ecosse, des canaux de Bruges et de Venise, des fjords de Norvège, des oasis algériennes, est passée, mais l'Italie se porte encore, Naples de préférelnce,et l'Ile-de-France continue de jouir dians certains milieux d'une faveur marquée. Quant à la province proprement dite, elle n'offre plus — les romanis de terroir exceptés — qu'un assortiment de toiles de fond conventionnelles, aux tonalités crépusculaires et mélancoliques où il est correct qu'un jeune homme élégant vienne prendre, entre deux expériences sentimentales, quelques jours de repos, parmi les papiers peints à fleurettes, les rideaux de perse, les meubles du plus pur style Louis-Philippe, — en attendant le lancement du style second Empire ! — et le jardin de curé, bordures de buis, plaies bandes 'de fleurs naïves, puits à la poulie grinçante, etc., de la maison familiale....