Extrait du journal

Bien différentes sont les diatribes de Mussolini. Après celle de Florence, puis de 'Milan, cet été, l'automne nous apporte celle de Rome, tout aussi violente, sinon plus. Rien ne prouve que l'année doive finir sans que nous soyons régalés d'une quatrième. On peut., on doit estimer que c'est beaucoup. Dans chacune d'elles, Alussolini désigne clairement, nettement un grand pays voisin avec qui il entretient des relations pacifiques : le nôtre. Jamais le kaiser, même en ses mauvais jours, ne se serait permis des allusions, des attaques aussi directes. L'opinion publique chez nous, sans les prendre au tragique, commence à les prendre au sérieux. Elle ne s'en inquiète pas outre mesure, mais elle s'en préoccupe. Cependant, notre gouvernement, notre diplomatie ne font rien, ne disent rien. Nous ne sommes pas certain que cette méthode de patience persistante, excessive, qui consiste en somme à tendre l'autre joue, soit sans inconvénient. Un jour peut venir oÙ, enhardi par notre faiblesse, le Duce dépassera les bornes, et alors quelque gros incident se produira. Mieux vaudrait peut-être l'éviter par un traitement préventif....