Extrait du journal

« Manque de France. » ■ Je ne jette pas la pierre à M. Delbos qui me semble un brave homme, décidé à se mettre en travers des grandes folie». Le dis cours qu'il avait prononcé contre M. Laval au temps des sanctions était d'une grande faiblesse. Mais il s'est fait à la pratique. Dans l'ensemble, ses efforts ont été dans la bonne voie. Malheureusement, il ne peut avoir d'autre ambition que d'empêcher le pire. Pris entre les intérêts de la France et l'idéologie catastrophique du Front popu laire (dont il était lui-même plus ou moins infecté) il est contraint à une action pure ment défensive, purement négative. Il pare, il arrête, il répare.' Il lui est défendu d'avoir de l'imagination, de l'initiative, de l'audace. • L'alliance germano-italienne, l'abandon de l'Autriche aux manoeuvres hitlériennes, la débandade de nos petits alliés, tout cela se déroule à notre barbe et nous ne bougeons pas 1 ■ On applaudit l'Angleterre de construire beaucoup de cuirassés, et de très gros. Bravo ! Tant mieux ! Plus l'Angleterre sera forte, plus nous serons contents, car noig sommes assurés que ses armements ne ser viront jamais contre nous. La flotte anglaise est, comme l'armée française, nécessaire à la paix du monde. Alliées, il leur a fallu près de cinq ans pour venir à bout des Empires centraux. Plutôt que de recommencer l'expé rience, il vaudrait mieux prévenir le mal. ® Avoir des canons : c'est bien. Ne pas être obligé de s'en servir : c'est mieux. Lais serons-nous l'Europe s'organiser de telle façon que le conflit soit inévitable ? Ou de telle façon que l'Allemagne soit maîtresse de l'Europe centrale 7 ■ Moralité. On demande un autre gou vernement, car la France n'a pas de pire ennemi que celui qui la conduit présentement aux abîmes. Pierre GAXOTTE....