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Je suis partout, 7 juin 1940

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Je suis partout
7 juin 1940


Extrait du journal

jn A betsitie des Rendre» s’est terminée, H mardi matin, avec l'embarquement WJt des derniers Français qui défendaient Dunkerque. Elle a été un des faits d'armes les plus étonnants de l'histoire. Stratégiquement, cette bataille est une victoire allemande ; elle est, plus exacte ment, la conséquence d'une victoire alle mande, elle résulte du succès initial acquis par les Allemands dès le 15 mai, dans la percée au nord de Sedan. Dès le moment où une masse de huit è dix divisions blin dées enemandes, suivie par des dizaines de divisions portées et de divisions d'infanterie, te fut engouffrée eu delà des lignes fran çaises et mise en marche vers la mer, la suite des événements pouvait apparaître presque inévitable. La masse des forces allemandes en marche était trop puissante, et armée trop fortement, pour qu'on pût espérer l'arrêter par l'intervention de divilions de renfort jetées à la hâte sur des lignes improvisées. La marche de l'armée allemande était trop rapide pour qu'on pût l'arrêter par la manoeuvre, en ramenant devant elle une masse équivalente à la masse de l'adversaire. En fait, la marche de l'adversaire fut seulement retardée par des combats acharnés et des contre-attaques héroïques ; dès le 22 mai, les avant-gardes allemandes atteignaient la mer, et les armées de Belgique se trouvaient entière ment coupées. Au moment où le général Weygand prit le commandement, tout espoir de recons tituer le front n'était pourtant pas encore perdu. Mais il eût fallu que l'armée du Nord, forte de plus de 700.000 hommes, pût tenir en respect la grande masse des divisions de choc allemandes et donnât le temps à nos armées de la Somme de pré parer à loisir sur le flanc et les arrières de l'ennemi une grande offensive, qui pouvait être victorieuse. La trahison du roi Léopold et la capitula tion de l'armée belge nous ont enlevé cet espoir. Non seulement, en effet, le groupe des armées du Nord s’est trouvé brusque ment diminué de 300.000 combattants ; mais il a été soudain découvert sur son flanc le plus sensible, obligé de modifier ses positions en toute hâte et d'entrepren dre la plus difficile des batailles en retraite. Dès lors, l'espoir assez faible de rétablir avec l'armée du Nord une liaison sur la Somme s'évanouissait : les Flandres étaient perdues. L'ennemi vient de cueillir quelques-uns des fruits qu'il avait espérés de la percée sur Sedan, qu'il considérait comme à portée de sa main depuis l'arrivée à Abbeville, et comme tout à fait acquis depuis le trahison du roi des Belges : la totalité de la Belgi que, la riche région industrielle du Nord et les ports du Pas-de-Calais sont entre les mains allemandes. Une grande partie du matériel de guerre et des approvisionne ments de l'armée du Nord ont dû être détruits pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Mais le but principal de toute stratégie n'est pas le gain de ports ou de territoires ; il est la destruction des forces militaires ennemies. Le but principal de la variante de la manoeuvre Schlieffen, adop tée par le Führer et ses conseillers, était l'anéantissement de toute l'aile gauche anglo-française attirée en Belgique. Le but n'a pas été atteint. 335.000 hommes de l’armée anglo-française de Belgique ont échappé à l'encerclement ennemi. Contre toute vraisemblance, contre toute espérance, le gros de l'armée des Flandres a été sauvé. Au lendemain de la trahison de Léo pold III, les techniciens militaires de tous les pays du monde considéraient l'armée du Nord comme perdue, ou plus exactement comme deux fois perdre. Sa situation sur le terrain était terrible : elle occupait sur le terrain un couloir étroit et sinueux, large d'une vingtaine de kilomètres, long d'une centaine, délimité à l'est par Nieuport, Furnes, Roubaix, Valenciennes ; à l'ouest, par Gravelines, l'est de Saint-Omer, l'est d'Aire-sur-le-Lys, l'est de Cambrai. Sur chacune des faces est et ouest de ce cou loir, et au sud, de Cambrai à Valenciennes,...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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