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Je suis partout, 11 juillet 1936

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Je suis partout
11 juillet 1936


Extrait du journal

Je ne crois pas que la terre ait ses dam nés. Mais je suis sûr qu’elle a ses féodaux, comme la banque, l’industrie, le commerce. Ils apparaissent peu. La majorité des ci tadins, malgré leur ascendance rurale, ont une vision un peu idyllique de la terre. Ils voient une multitude de propriétaires de toutes les grandeurs, maîtres de leurs pro duits, maîtres des prix auxquels ils les ven dent. C’est si vrai qu’une hausse des denrées alimentaires leur donne toujours un accès d’aigreur contre les ruraux. Ils ignorent que cet hauts prix profitent pour une bonne part à un petit nombre de trafiquants, qui vivent en parasites de l’agriculture. Qu’on me permette une anecdot^. Au plus fort fies grèves do juin, on discutait ferme sur une plate-forme d’autobus. Comme des tenants du Front populaire demandaient pour leur parti une marge de répit, un délai nécessaire à la mise en oeuvre de leur « plan », mon voisin, jusque-là silencieux, s’écria : — Quand le Front populaire aura été de mander des comptes à quelques grands financiers, qu’il leur aura repris leur bé néfices flliritos et qu’il les aur* mis dam l'impossibilité do continuer leurs dilapida tions, je le prendrai peut-être au sérieux. Pas avant. » Ce n’était pas si mal. L’on pensait au jeune Louis XIV ordonnant à d’Artagnan d’arrêter Fouquet et de le conduire à Pignerol. Mais mfin, personne sur cette plate forme ne soupçonnait que cette féodalité de l'argent, l'une des plaies du libéralisme (Plaie que chérit et qu’accroît le socialisme comme on va voir) n’est pas réservée à la finance et à l'industrie. L'agriculture française, elle aussi, A ses féodaux qui s’interiiosent entre elle et les consommateurs pour la vente d'à peu près tous ses produits. Le cas du lait de Paris est typique, (Lire le suite en deuxième page)...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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