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Je suis partout, 29 mai 1937

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Je suis partout
29 mai 1937


Extrait du journal

Léon Blum ne pourra pas gémir que les éléments sont contre lui. 11 a la chance im méritée du premier beau jour de l’année. En jaquettes, en tubes, en vestons bor dés, suant, soufflant, bedonnante, arro gante ou cordiale, toute la grande faisan derie républicaine est là. A l’appel de dit noms déshonorés par des procès illustrer., on voit apparaître des gaillards joviaux, luisants de décorations et de prospérité. Conseil municipal, Conseil général, presse à la botte et aux ordres, Sénat, Chambre, commissariats de ceci, comités de cela, les crabes sont au complet, tous les froma ges ont lâché leurs rats. Cela grouille de présidents comme un congrès radical : « Votre président a bien mauvaise mine... — Lequel, cher ami ? » „ Ces gueules rayonnent. Les épaules, les bedaines retentissent sous les claques joyeuses. On n’en revient pas ! Il y a des dalles pour marcher, et elles sont même balayées, un escalier pour descendre jus qu’à la Seine... On a sablé deux allées. On a posé des tombereaux d’herbe le long des bassins. Il y a de l’eau dans ces bassins, et même quelques jets d’eau. Toute la bande se rengorge. C’est un triomphe complet. C’est l’écrasement de la réaction. « Admirable effort... La Marne du travail français ! » Arrivage d’un gros paquet de Juifs, de poils divers, autour desquels c’est aussitôt un vaste concours d’aplatissements, de derrières inclinés. Des patrouilles de jeunes fifrelins gominés, en jaquette, se répandent beaucoup, écrasent des pieds, martyrisent quelques reporters, font un bourdonnement éperdu et continu. Encore des commissaires, des pages de la République, dont le zèle doit à tout prix se signaler avant la prochaine pluie de rubans rouges. Le cortège tarde. Deux fantassins, l’ar me au pied depuis des heures, viennent de tomber lourdement, frappés de congestion. On les emporte, assommés, ensanglantés. Quel beau « filet » pour L’Huma au temps de Poincaré-la-guerre ! Mais ces troupiers attendent M. Léon Blum. M. Vaillant-Couturier contemple ce spectacle d’un œil sec. M. Vaillant-Couturier est en feutre gris et complet-bleu, mais il a mis une cravate blanche pour marquer le gala. II est as sailli par une volée de pintades emperlées ; « Voilà Vaillant ! Ce cher Vaillant 1 » ♦ ♦ ♦ Cymbales et clairons : « Voilà le général qui passe... » * Aux armes, citoyens... » On distingue une rumeur qui vient de la foule massée sur le Trocadéro, ce cri inconcevable dans des gosiers français t « Vive Blum ! Vive Blum 1 * (Lire le suite en cinquième gage)...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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