Extrait du journal

Une nouvelle importante nous arrive de Londres. Dans la séance de la Chambre des Communes du 22 , lord Palmerston a annoncé qu’il comptait appeler l’at tention de la Chambre , vendredi prochain , « sur la situation actuelle des Etats de l’Europe et demander au gouvernement britannique si ce dernier est dans l'intention de faire une communication en ce sens que la paix de l’Europe ne sera pas troublée. # Le noble lord a ajouté qu’en annonçant sa motion , il donnait l'assurance qu’il n’apporterait aucun obstacle à la pré sentation du budget de la marine qui doit avoir lieu dans la séance à l’ouverture de laquelle il désire inter roger le cabinet. On voit que la question est nettement posée, et bien qu’il ne soit guère possible de découvrir la pensée qui dictera l’interpellation du noble vicomte, il est évident que ce débat éclairera l'opinion sur l’at titude définitive de l’Angleterre dans la question ita lienne. On s’occupe beaucoup en Angleterre d’un incident relatif à l’administration anglaise et qui à ce titre tou che même à la politique. Voici comment un journal rapporte cet incident: Bien que l’usage d’affranchir les lettres soit général en Angleterre , un certain nombre de lettres non affranchies continuent à être remises aux soins de l’administration. Le directeur des postes a donné récemment avis au public que désormais les lettres non affranchies ne seraient plus distribuées aux destinataires , mais ouvertes pour être renvoyées à l’expéditeur ou jetées au rebut si on ne pouvait le dé couvrir. Cette mesure, si simple en apparence , a suscité les réclamations les plus énergiques. Le public anglais n’a pu voir sans appréhension la direction des postes as sumer le droit d’ouvrir , dans telle ou telle circons tance , les lettres qui lui sont confiées , à la condition tacite, mais formelle, que le secret en sera toujours et absolument respecté. On trouve juste et naturel que les lettres non affranchies soient soumises à un supplé ment de taxe, puisqu’elles accroissent et compliquent le travail de l’administration ; mais du droit de les imposer ne découle nullement le droit de les ouvrir, et c’est ce dernier droit que le public anglais n’entend sous aucun prétexte laisser usurper par personne. Le sentiment très-décidé du public sur cette question s’est fait jour dans le Parlement ; des interpellations ont eu lieu , et l’on ne doute guère que la nouvelle mesure du directeur des postes ne soit prochainement abrogée. La Direction générale des Douanes vient de pu blier le tableau des marchandises importées et expor tées pendant le mois de janvier dernier. Le montant des droits perçus è l’importation est de 12,500,000 fr., chiffre de 300,000 fr. supérieur à celui du mois correspondant de l’année précédente. Des chapitres du commerce spécial, c’est-à-dire des quantités acquittées, il ressort une augmentation dans l’importation des bestiaux, des viandes fraîches et sa lées, des cafés et cacaos, du chanvre teillé et en ctoupes , de la cochenille et de l’indigo, du coton, des fils de lin et de chanvre , du lin teillé et en éloupes , des graines de lin , des huiles de graines et d’olive , de la houille , du bois d’acajou , du cuivre , de l'étain , du plomb , du sel brut, des soies et des toiles. Nous remarquons une diminution dans l’entrée des céréales, des vins et alcools , des sucres étrangers et de nos colonies , de la laine , des graines de sésame , des graisses , de la fonte, de l’acier, des fers étirés en barres, du zinc et du soufre. En général, les exportations se soutiennent. Nous avons à citer une extension dans les débouchés des ———i————i FEUILLETOU DU JOURNAL DE ST-QUENT!N. (25 Février 1859.—N» 155)....