Extrait du journal

de nos matelots sont jetés à terre au pied même des murailles du fort; ils s’avancent eu silence a la faveur de la nuit, guidés par le gouverneur et par le commandant du Palinure. La petite troupe réussit ainsi à s'introduire jusque dans le fort ; mai* là des sentinelles font feu, et presque aussitôt une fusillade très-vive partant de tous côtes, et principalement des portes et des fenêtres de la caserne, accueille nos marins. Ceux-ci s'élancent brave ment en avant, se portent au paa de course partout où le feu est le plus nourri, et, sans s’arrêter aux canons braqués contre eux , poussent vivement les révoltés la baïonnette dans les rems et les rejettent eu un clin d’œil hors des remparts du fort, lequel demeure ainsi en leur possession. De* 160 hommes qui se trouvaient dans ce fort, 6 ou 7 sont morts, 48 à 20 sont blessés, 43 prisonniers ; 40 se sont rendus , et le reste erre dans la campagne , mais ne tardera pas à venir (aire sa soumission sous l'impres sion du coup énergique qui vient d’être frappé. Dans les rangs du Palmure unc perte cruelle a été constatée : c’est celle du lieutenant de vaisseau Jean de la tiallardaie , mort frappé d’une balle à la tête , au moment où il s’élan çait dans le fort à la tête du premier peloton. Par ce hardi coup de main, la tranquillité de Bissas a cté rétablie, et elle est assurée par la présence du Palinure, qui restera devant Vile jusqu’à l’arrivée des troupes portugaises que le gouverneur a demandées aux îles du cap Vert. Les autorités et les principaux habitans de Bissas , pleins de recon naissance pour le service qui leur a été rendu en celte conjoncture critique, ont envoyé une adresse chaleureuse au commandant Bosse, dont la conduite a, d’ailleurs , été l’objet d’un témoignage d’approbation de la part de S. Ex. le ministre de la marine et des colonies....