Extrait du journal

tait le retour auprès de mes parents que j'attendais de mes laborieuses économies. J’affectai de parler peu devant témoins, puisque ma langue même devait livrer à la curiosité défiante d’au trui le secret de mon origine ; mais enfin, si peu que j’ouvrisse la bouche, il me fallut bien répondre en russe aux quelques questions que le Tcherkesse m’a dresse. Quand nous eûmes mangé une partie des provisions du Tcherkesse, il alluma sa pipe, et sur une peau de moutou ne tarda pas à ronfler. J'allais succomber au sommeil, après avoir disposé mes armes de façon à ce qu’il fût impossible qu on y touchât sans me ré veiller. Tout à coup je pensai que le sommeil me serait fa tal, et je cherchai par quel moyen je pourrais m’y sous traire. Je n'en trouvai pas d’autre que celui de me brûler assez fort uu doigt aux tisons qui fumaient devant nous, pour que la douleur me tint forcément les yeux ou verts. De quoi le sentiment de notre conservation n’est-il pas capable? J approchai bravement du feu l’index de ma main gauche, point de me main droite, eyant réfléchi qu’il fallait garder intacte la main qui dégainé le sabre et qui presse la détente do fusil. « Je*me brûlai à me faire crier, et l’horrible souffrance qui en résulta eut du moins pour effet de rendre mon esprit plus tranquille. Je fus assuré du moine de ne pas avoir un instant de repos. Tandis que je veillai» ainsi, eu pleurant tout bas (car la douleur de ma main m'arrachais des larmes), mon démou habituel me reprit. Vous m avez, en effet, déjà vu tenté de fuir, et y réussissant à demi parfois ; pois reutrant, de force ou par réflexion, sou» mes chaînes. - * Le problème se posa à moi comme la seule dislractiou qui me lût permise. J’y voyais à peine clair. Lee rayons de la lune venaient expirer au seuil de l’écurie, et ce seul était loin de moi. J’étais entouré de gens in connus, suspects, ne dormant peut-être que d’un œil et que ma retraite tût fort surpris, avant le petit jour. 1 ‘ Et néanmoins , je me dis : Tout cela étant donné,...