Extrait du journal

Les nouveaux chemins de fer d’intérêt général. Le ministre des travaux publics vient d’adresser aux préfets une circulaire sur l’achèvement des chemins de fer, dont voici les passages principaux : Monsieur le Préfet, Le gouvernement a soumis aux Chambres, avant leur prorogation, un projet de loi relatif au réseau complémentaire des chemins de fer d’intérêt général. Ce projet de loi conclut au classement de 0,000 kilomètres environ de lignes nouvelles et à l'exécution, en tout, de 11.#00 ki lomètres prévus, soit par le projet actuel, soit par les lois antérieures. Nous supposons qu'une période de dix ans sera nécessaire à l’accomplisement de ce travail, dont le coût est estimé un peu au-dessus de trois milliards. Le réseau de la France se trouvera dès lors porté à 39,000 kilo mètres, chiffre légèrement supérieur à celui de nos routes nationales. Ainsi que je l’énonce moi-môme dans l’exposé des motifs, nous n'a vons pas la prétention, malgré tous nos soins et malgré l'énorme développement assigné à nos voies ferrées, de réaliser tous les vœux et de sa tisfaire toutes les espérances qu’avaient pu con cevoir les populations. Si l’on accordait tout ce qui est demandé, ce n'est pas 17,000 kilomètres, c’est plus du double qu’il faudrait construire, Les départements oublient trop souvent, dans leurs réclamations, qu’à côté du réseau des chemins de fer d’intérêt général, il doit exister un autre réseau plus modeste, mais non moins essentiel, celui des chemins de fer d’intérêt lo cal, auquel les Chambres, en ce moment même, s’occupent de donner des facilités nouvelles, et qui a précisément pour objet de desservir les points que les chemins d'intérêt général ne peuvent atteindre. Les conseils généraux devront examiner les modifications partielles dont le projet actuel paraîtrait susceptible. Vous voudrez bien aussi les avertir de ne pas attacher trop d’importance aux tracés provisoires dessinés entre des points extrêmes qui seuls sont fixés par le projet de loi. Le parcours intermédiaire est destiné à varier suivant les conditions que feront ressortir les études plus approfondies qui précéderont la déclaration d'utilité publique. C’est donc unique ment sur ces points extrêmes que l’attention du conseil général doit, pour le moment, se porter. Si sa délibération aboutissait à changer quel ques-uns d’entre eux, vous voudriez bien m'en faire part, comme aussi des lignes additionnelles qui seraient réclamées avec une réelle insistance et pour des raisons tout à fait sérieuses.... Je suis prêt à appuyer devant les Chambres les amendements en petit nombre et vraiment fondés qui me seraient signalés. Mais je ne pourrais prêter la main à une nouvelle extension du réseau qui risquerait de compromettre l’œuvre même qu’il s’agit d’accomplir. Le chiffre de 39,000 à 40,000 kilomètres au plus est, de l’avis de tous les économistes, une limite qui doit suf fire au développement de la France pendant une longue suite d’années. Sachons donc, pour le présent, nous en contenter, et n'élargissons pas démesurément le cadre de notre programme. Je vous prie, monsieur le préfet, de m'a dresser les conclusions du conseil général, avec vos propres observations, le 15 septembre au plus tard. Je tiens essentiellement à ce que cette date ne soit pas dépassée....