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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 10 décembre 1848

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
10 décembre 1848


Extrait du journal

Parmi les préoccupations que donne aux partis l’éleo ! ion du 10 décembre, la moindre n’est pas l'attitude probable ue i assemblée nationale en cas de partage insuffisant des suf frages. Il est reçu aujourd'hui , chez le plus grand nombre des citoyens, que si la chambre est appelée à juger en dernier res sort, son vote est d’ores et déjà une chose arrêtée, et acquis U avance à un candidat que nous n’avons pas besoin de désigner. l.’esl là une erreur immense, on peut en être convaincu. Nous ne douions pas des sympathies de la majorité de l’assemblée ; nous savons, on ne peut mieux, de quel côté sont ses vœux. Sous ce rapport, la chambre a pris soin de ne rien laisser dans 1 ombre. Mais il y a loin de là à un défi porté à la nation. En voulez-vous un exemple ? Quand il fallut écrire, dans la cons titution , les droits du suffrage universel à l’élection du prési dent de la république, la chambre, évidemment, avait au con traire un vif désir de s’attribuer cette nomination, q*oyant qu’il valait mieux laisser aux 900 représentans le choix du premier fonctionnaire de la république. Pourtant, on sait quelle majo rité s’est prononcée pour l’élection par le suffrage universel. Malgré les efforts acharnés du gouvernement et de ses amis, malgré les sollicitations adressées individuellement à chaque député, le suffrage universel l’emporta et le ministère fut vaincu. Cette fois, il en serait de même. Tel député qui applaudit en ce moment aux manœuvres désespérées du gouvernement, qui peut-être s’est chargé de la propagande moins réservée , n’ose rait pas, après la défaite, se prononcer contre le scrutin. 11 serait impossible , nous en sommes intimement persuadés, de trouver dans l’assemblée nationale, dans celle-là même qui, à plusieurs reprises, s’est mise en opposition avec le sentiment général, une majorité assez résolue pour dire à la population électorale, à huit millions d’électeurs : « La majorité du pays veut tel président ; la majorité de la chambre veut tel autre. » Le danger de la situation est ailleurs , et l’on va voir pour quoi nous demandons, en faveur du candidat pour lequel nous nous sommes prononcés, une majorité considérable. Pour assurer une bonne situation, pour donner de la consis tance à un état de choses, il faut de toute nécessité que l’élite des hommes d’état, des hommes dont on connaît la valeur et le dévouement patriotique, se rallient autour du nouveau prési dent. Il est trop prouvé qu’un chef politique entouré de gens médiocres ou de gens tarés nous ramènerait à l’anarchie, ou nous laisserait dans cette atonie qui nous ronge. Or, pour que les hommes dont nous pouvons attendre le salut du pays se mettent à la disposition du nouveau président, se disputent l’honneur de servir sa politique, pour qu’on abdique toute croyance, toute espérance en dehors de l’avenir ouvert par la révolution, il faut que le président soit porté au fauteuil par une majorité telle, qu’il n’y ait pas un parti, pas une coterie qui ne disparaisse devant ce fait solennel. Une majorité sans ce caractère de force et de puissance, une majorité obligée, d’après la constitution, de se compléter par la majorité parlementaire , de se faire sacrer à l’assemblée nationale, jettera partout l’in décision et la faiblesse. Le président sera sans influence ; son gouvernement, sans hommes éminens, sera sans initiative, sans résolution et sans principes. Voilà ce que nous craignons beaucoup plus que l’appel devant l’assemblée. Les électeurs , nécessairement, ont déjà songé au danger que nous leur signalons. Aujourd’hui donc, il est permis de choisir entre deux candi dats sérieux , il n’est pas permis de s'abstenir, soit directement, soit indirectement, en votant, sous prétexte d’opinion plus pré...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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