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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 18 juin 1848

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
18 juin 1848


Extrait du journal

publicains. Fatiguée des essais qui n’ont pu aboutir à ( établissement d'un pouvoir fort, honnête et considéré, elle accepte la république par raison, et elle désire la voir s’acclimater parmi nous. Mais pour cela. il faut que la république donne à la France ce qu’elle a vainement demandé aux gouvernemens qui se sont succédé si rapidement. Elle veut l’ordre et la liberté, la confiance et le crédit : elle veut que nos grandes institutions soient respectées. et que chaque jour ajoute à la sécurité publique, au lieu de voir éclore une émeute nouvelle , ou des projets qui tendent au bouleversement de la société. Pour atteindre ce but et marcher dans cette voie, ce n’est pas trop du concours ferme et décidé de tous les hommes honnêtes, de tous les coeurs sincèrement dévoués au bonheur de la patrie, C est ù ta chambre de donner l’impulsion en désignant avec fermeté les hommes qui lui paraissent dignes de sa confiance. Il faut opter et prendre résolument son parti. Si la chambre veut aller vers le mouvement et suivre le drapeau de MM. de Lamartine et Ledru-Rollin , qu'elle ouvre les cachots de Vincenneset que le peuple du 15 mai reconduise en triomphe Barbés et Albert à l llùlel-deVille , le général Courtais à l’état-major de la Garde nationale. Qu’elle marche dans la voie des réformes sociales et qu elle dise avec le nouveau représentant, M. Proudhon : LA PROPRIÉTÉ . C’EST LE VOL.. LA FAMILLE, C’EST LE REPAIRE DE TOUS LES VICES. Si elle veut au contraire fortifier le pouvoir de l'adhésion de tous ceux qui veulent maintenir la famille et la propriété : si elle entend grouper autour de la république tous ceux qui la veulent honnête et modérée . qu elle se pro nonce et manifeste sa pensée en accordant tout haut sa confiance aux hommes qui résistent aux entratnemens irréfléchis , et qui veulent que la société ait pour base immuable la justice et l'ordre. Les partis s’agitent et une crise est imminente. cela est vrai. L'attribuer à des convictions déterminées , à des dévouemens chevaleresques, serait s'a buser étrangement. Les esprits sont inquiets ; le pays souffre et le mal s'ac croît au lieu de diminuer ; la confiance est perdue , le crédit s'en va chaque jour davantage; les riches sont pauvres et les pauvres ont vu augmenter leur misé'e. Tous conspirent, et leur pensée . venue de points si divergens, se résume en ces quelques mots que nous recommandons aux méditations des représentâtes du peuple ; tout ce qu’on voudra , excepté ce qui est. {L'Assemblée Aalionale.) Travaux «le l'Assemblée nationale. L’attention s’est partagée cette semaine entre l’agitation de la rue et les discussions de l’Assemblée. Samedi la foule avait envahi les abords de la représentation nationale ppur voir passer le prince Louis Napoléon qui igno rait encore à Londres s'il était nommé député. L’attente a été trompée , la séance n'a présenté rien d'extraordinaire. M. Jobez a appelé l altenlion sur un article d’un journal, l’organisation du travail, qui signalait à la haine publique les fortunes énormes de quelques banquiers ou grands propriétaires. Les chiffres étaient très-arrondis et plus d’un des citoyens nommés s'esti meraient heureux déposséder la moitié de la fortune qui lui est attribuée. Les ministres n’avaient pas connaissance de l’article incriminé ; mais M. Flocon , qui parait d’un caractère 1res irritable , s'est étonné des calomnies qu'il prétend dirigées contre les hommes du pouvoir, et a demandé à sou collègue de la justice que les tribunaux n’oublient pas dans leurs poursuites les ennemis acharnés du ministère. M. Bethmont qui aurait autant désiré que M Flocon restât à son banc , lui a répondu qu’il était décide à poursuivre tous les excès. Quand messieurs les ministres ont à parler entre eux , ils pourraient choisir un autre lieu de réunion que l'assemblée qui n'a nen à voir à leurs débats personnels. L’ordre du jour appelait ensuite le rapport des pétitions qui n'a pas pré senté un grand intérêt. A la fin de la séance, M. Trélat a demandé un crédit de 2 millions de francs pour la continuation du chemin de 1er de Tour à Nantes, un de 2,940.000 fr. pour reconstruction des difl'érens ponts. un autre de 3,400,000 fr. pour travaux à exécuter sur les routes nationales et départementales, et divers autres crédits s’élevant en somme à 3 millions. Pour opposer une digue à l’avalanche de propositions faites à toutes les séances et qui occupaient, sans profit, un temps précieux , l’assemblée a décidé qu’elle n’entendrait aucune proposition qui ne serait pas appuyée par vingt-cinq représentai. Pendant toute la séance de lundi, l’assemblée est restée sous le coup des préoccupations de l'extérieur; le roulement du tambour et les cris de la fouie fixaient plut l'attention que les orateurs qui occupaient la tribune. M. Duclerc , ministre des finances, a fait enfin connaître son fameux secret ou plutôt ses secrets et on a généralement pensé qu’il aurait pu parler plus tôt, et que les huit jours de silence qu’il s'était imposés ne pouvaient recevoir aucune ex plication plausible. On le sait, le trésor est loin d être riche , et il doit énor mément aux caisses d’épargne, aux compagnies d’assurances, aux porteurs de bons du trésor et à d’autres encore. Les ressources imaginées par M....

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Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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