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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 21 janvier 1877

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
21 janvier 1877


Extrait du journal

lement cessé d’exister. Les projets de loi sur la réforme postale et télégraphique ne lui ont été renvoyés que parce qu’elle était en exercice ; mais puisqu’elle n’a pas eu le temps de statuer à leur égard, l’examen en devrait être renvoyé à une nouvelle commission. On s’est d’ailleurs occupé, dans la séance d’hier, de questions tout autres. Ce qui aggrave le tait, c’est que le mi nistre des finances,en se rendant dans le sein de la commission du budget, a paru sanctionner un mode d’agir qui semble tout au moins en dehors des traditions parlementaires. Si le Sénat siégeait en ce moment, il est assez probable qu’une question eût été posée à ce sujet au gouvernement, mais, comme vous le savez, le Sénat s’est, à sa dernière séance, ajourné in définiment. On prétend qu’il tiendra séance lundi. Je n’en crois rien, car ce matin aucun sénateur n’avait reçu de convocation. Le plus pro bable est qu’il n’y aura pas séance avant le 29 janvier. Vous savez que le général Tchernaïeff est en ce moment à Paris. 11 paraît que le général, dans ses conversations intimes, exprimerait très-éner giquement l’opinion que la guerre entre la Tur quie et la Russie est absolument inévitable. Le général, en sa qualité de Russe, croit naturelle ment au succès final des armes de son pays, mais il ne fait pas difficulté de reconnaître que la situation des deux armées en présence est telle que les premières batailles, si les troupes otto manes sont conduites avec vigueur et précision, pourraient bien tourner à son avantage. D’autre part, un de mes amis, revenu ces jours-ci d’une excursion en -Serbie, me raconte que l’exaltation des esprils est extrême en ce pays. Les Turcs y ont porté de tels ravages, qu’on ify respire que la vengeance. Mais un observateur impartial se rend facilement compte que, seuls, les Serbes seront absolument impuissants à ré sister. Je dois ajouter que, dans ce pays, on ne parait pas mettre en doute que le sultan ne fasse, en cas de guerre, appel à tous les musulmans, et qu’on s’y attend à un véritable débordement de l’islamisme sur l’Occident. Je sais que des informations analogues ont été transmises à M. le duc Decazes qui, hier, au conseil des ministres, en a fait part à ses col lègues. C’est dans ce conseil d’hier qu’a été décidée la nomination du contre-amiral Roussin comme sous-secrétaire d’Etat au ministère de la marine. On a voulu ainsi non-seulement décharger un peu du poids de ses fonctions le vice-amiral Fouricbon, dont la santé est réellement altérée, mais en outre bien indiquer qu’il n’était pas le moins du monde question de la retraite de ce ministre. M. Gambetta prend grand souci de faire dé mentir par ses amis qu’il existe le moindre nuage entre lui et le président du conseil. Vous tiendrez de ces assurances tel compte qu’il convient, vous rappelant ce que je vous disais, dans une de mes dernières lettres, sur le caractère qu’a toujours eu et qu’aura toujours la lutte entre ces deux hommes politiques qui n’affecteront jamais d’être plus unis que lorsqu’ils se combattront avec le plus d’acharnement. J'ajouterai que, pour dissi per tous les doutes aux yeux des naïfs, M. Gam betta se propose de se rendre à la prochaine ré ception du ministre de l’Intérieur. A propos de réception, il parait que les de mandes d’invitation, au prochain bal de l’Elysée ont été tellement nombreuses, qu’on a du en écarter les 19 vingtièmes. Il n’est pas exact, d’ail leurs, que des invitations aient été envoyées à tous les sénateurs et à tous les députés. La vérité est, au contraire, que les invitations ont été ex clusivement réservées aux sénateurs et aux dé putés qui fréquentent les salons de l’Élysée. On croit, dans les régions gouvernementales, que le projet de loi tendant à la suppression des sous-préfectures de Sceaux et de Saint-Denis sera certainement adopté par la Chambre des députés. On ne croit pas que le Sénat y fasse une oppo sition sérieuse. Dans cette prévision, on s’occupe à la préfecture de la Seine des mesures à prendre pour assurer le service. Les affaires des deux sous-préfectures seront centralisées dans le bu reau d'un directeur, ayant sous ses ordres deux chefs de division. Si on en croit les propos qui se tiennent dans les bureaux de la préfecture, l’or ganisation nouvelle entraînerait des frais beau coup plus considérables que ceux qui résultaient du fonctionnement des deux sous-préfectures. Le maréchal de Mac Mahon va faire une courte absence. 11 quitte Paris demain matin pour aller chasser dans le département du Loiret et ne sera de retour que lundi prochain. Lundi, M. Robert Mittchell doit interpeller le gouvernement sur la conduite d’un sous-préfet qui a antidaté un permis de chasse pour éviter à un fonctionnaire, surpris chassant sans autorisa tion, l’ennui d’un procès-verbal. On croit que le sous-préfet sera révoqué, mais pour être replacé peu de temps après, car la faute est, après tout, assez vénielle. Bourse très-ferme aujourd’hui. Les cours de la rente n’ont pas varié. Le public financier semble avoir juré de ne plus se préoccuper des compli cations orientales;...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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