Extrait du journal

ON APPEt du Maréchal de France Chef de l'Etat Vichy, 10 novembre. Voici le texte de l’appel radiodiffusé lancé par le Maréchal Pétain, en faveur du Secours National d’Hiver : FRANÇAIS ! L’hiver commence ; il sera rude, rude pour les prisonniers de guerre ; rude aussi pour tant de populations civiles cruellement éprouvées par la guerre et ses suites. Notre cœur se serre à la pensée des souffrances dont les uns et les autres sont menacés. Mais il ne suffit pas de les plaindre. IL FAUT LES AIDER ET LES DEFENDRE CONTRE LES RIGUEURS DU FROID. Faites donc vite — et largement — tout ce que nous demandons pour eux. Vous réunirez couvertures, chaussures, linge, sous-vêtements, chandails, chaussettes ; en un mot, tous les effets, même les plus usagés. Vous les porterez, soit à la mairie de votre village ou de votre ville, soit à la souspréfecture ou à la préfecture, si votre résidence en est plus proche. Vous les remettrez aux équipes de jeunes gens qui passeront, à cet effet, devant vos demeures. On attend votre don : l’hiver, lui, n’attend pas. Le Service des Prisonniers de Guerre, aidé par le Comité National d’As sistance et la Croix-Rouge Française, acheminera, en accord avec les autorités allemandes, les vêtements destinés aux camps de France et d’Allemagne. Le Secours National aura la large part que réclament les réfugiés, les chômeurs, les indigents. AGISSEZ RAPIDEMENT ; IL FAUT QU’AVANT LA FIN DE NOVEM BRE. TOUS LES FRANÇAIS SOIENT A L’ABRI. IL FAUT QUE NOS FILS EN CAPTIVITÉ PUISSENT ÉPROUVER L’AFFECTION DE LA NATION TOUT ENTIÈRE ET LA SOLLICITUDE COLLECTIVE QUI VEILLE SUR EUX. IL FAUT QUE CEUX QUI VONT PU ENCORE REGAGNER LEUR FOYER OU SOUFFRENT PRÈS D’UN FOYER DÉTRUIT, CEUX AUSSI QUE LA GUERRE A PRIVÉS DE TOUTES LEURS RESSOURCES SEN TENT ÉGALEMENT LE SOUFFLE DE SOLIDARITÉ ET D’ENTR AIDE QUI DOIT. AU COURS DES MOIS A VENIR, ASSURER LA SANTÉ, LA VIE DE CENTAINES DE MILLIERS DE FRANÇAIS ET DE FRANÇAISES. Philippe PÉTAIN. Donnez, donnez tout de suite ! ...Le MARECHAL a poussé le cri d’alarme : l’hiver n’attend pas. Les dons doivent être immédiats. Ils s’imposent à tous ceux qui peuvent donner quel que chose, parce qu’ils n’ent pas tout perdu. La grande et noble voix du Chef de l’Etat, renouvelant la parole évangé lique, vous convie à partager votre manteau avec le pauvre du chemin. Apportez vite de quoi réchauffer les captifs dans leurs camps, là-bas, si loin du foyer malheureux ; de quoi ranimer les membres engourdis de l’enfant ou du vieillard. Les plus modestes débris de vêtements seront utilisés et trans formés, au point de devenir de précieux éléments de vie. Aux efforts de la science, à cet égard s’ajoutera le miracle de la charité qui magnifie tout ce qu’elle touche. Jusqu’aux déchets de linge dont on usera contre les brûlures du froid et les plaies de la misère... Donnez ! Et que ne s enfants sachent que, dans le plus humble paquet de menus linges, de vêtements usés, qu’ils apporteront, de la part de leurs parents, pour les prisonniers, les sinistrés, les sans-abri, se trouvera caché un inesti mable trésor : un peu de chair de France sauvée, un peu de corps de notre France éternelle. *...