Extrait du journal

I éveillait d’écho dans mon cœur. La der jnière note fut donnée comme un cri étouffé ou comme un sanglot qui s'apai se... Tout remué jusqu’au fond de moimême, je précipitai les adieux. La bonne Mme Vernal m'attira à elle et m’embrassa. Je me retournai vers Mlle Françoise : elle était toujours assise sur son tabouret de piano et, tournée vers nous, elle contemplait ce départ, plein pour moi de plus d'émotion que je n’au rais jamais cru. Je m'avançai vers elle, el, saisissant dans les miennes ses petites mains encore fiévreuses de leur jeu, je les portai instinctivement à mes lèvres el les baisai. Ayant levé les yeux, je vis alors les siens empreints d'une telle dé tresse, emplis d’une peine si vive et si profonde, et, en même temps que tristes, si ardents, que je demeurai une minute confondu devant elle. Sa bouche s’entr’ouvrit... se pinça... je crus qu’elle allait crier... Mais avec son énergie habituelle elle se contint à temps : ses paupières s’abaissèrent pour cacher ou des larmes qui voulaient tomber, ou seulement ses yeux qui la trahissaient trop. Et elle dit simplement, d'une voix toute frêle : — Bonsoir, Monsieur, et au revoir I Une heure après. — Ah ! je les vois toujours devant moi, ces yeux de détresse, et cette bouche entr’ouverte et crispée, qui, au moment de livrer sa douleur, a retenu ses cris !... Que voulait-elle me dire ?... Et je m’en vais... Je vais quitter son...