Extrait du journal

Voici une fois de plus la réforme électorale à l’ordre du jour. En réa lité elle n’a pas cessé d’y être depuis le jour où le compromis qu’est la loi encore en vigueur a été votée î En refusant de prendre nettement parti pour un système ou pour un autre, le législateur a fait de ce mode électoral précaire une cause d’agitation continue et de trouble politique chronique. L’une des principales faute de la dernière législation fut de ne pas avoir réalisé la R. P. juste et loyale; au lieu de s’épuiser en vaines criti ques et en récriminations contre les ministres de l’intérieur des divers cabinets du B. N. Combien il eût été plus politique d’exiger d’eux pure ment et simplement un projet de loi instituant la R. P. S’il y avait eu à la Chambre des partis organisés au sein de la majo rité, le succès eût été certain ! Or, nous avons eu la surprise de voir de nombreux collègues adhérents à des partis politiques officiellement partisans de la R. P., voter contre ellesousles prétextes les plus divers, mais en réalité pour des considéra tions d’intérêt personnel. L'Action libérale, la Fédération républicaine, le Parti démocratique et social, dans leurs manifestations et dans tous leurs congrès avaient pris nettement parti pour ce mode électoral ; si la discipline et l’unité d’action n’étaient pas de vains mots dans ces partis, les trois cents repré sentants qu’ils comptaient dans l’ancienne Chambre, unis aux 70 socialistes qui ne pouvaient la renier, auraient assuré une majorité écla tante à la R. P. et le Gouvernement aurait du faire devant le Sénat une campagne énergique en sa faveur. Pour avoir manqué l’heure de réaliser une réforme complète, nous voici redevenus, ou presque, au scrutin d’arrondissement si discuté et condamné à tort ou à raison, sous...