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Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale), 1 novembre 1931

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Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale)
1 novembre 1931


Extrait du journal

Le vent d’automne siffle vu courbant les cyprès Gomme un fifre de deuil dans les soirs de batailles, <>u comme un loup qui hurle à travers les forêts Et gémit à la lune au fond de ses broussailles. Mais vous dormez, ù morts, dans un jaloux repos, Gomme dort, sans frémir aux chants aigus du fifre Le soldat qu’on enterre à l’ombre des drapeaux... \ os noms sont oubliés qu'à peine l’un déchiffre. 11 ne vient plus de veuve au bord de vos tombeaux Ou l'ouragan des nuits égrène seul sa plainte ; Mais, connue un voile noir, le vol lourd des corbeaux Se pose parmi vous et s’attarde sans crainte. Pourtant, malgré la pluie et le vent et le froid, Nous revenons vous voir ainsi qu’à l'autre automne. O défunts endormis dans un cercueil étroit, Vous que bercent Novembre et la nuit monotone, El voici que, pour vous, des voix douces d’enfants, Lumineuses encor des chansons printanières, Demandent au Seigneur des matins triomphants, Des aubes de réveil dans les clartés premières. Leur tendre chant s’élève au milieu du grand vent, Tandis que nous prions auprès de votre tombe. Sans plus voir le soir gris qui monte, décevant, Ni le vol tournoyant de la feuille qui tombe. Nous songeons longuement à vos jours ignorés : Qui sait de quels amours Dieu tissa votre vie Ou de quelles douleurs vous aura libérés Gette paix de la mort que plus d'un vous envie ?... Nous voudrions rester près de vous très longtemps, Pauvres morts oubliés dans les uuits automnales, Mais il faut regagner nos soucis haletants Et nos tristes maisons et nos villes banales. Du moins, nous vous laissons dans l'immense repos, Et le vent peut mugir comme un soufflet de forge Ou la brise estivale accorder ses pipeaüxX Vous donnez sous la terre où germent les grains d'orge. La tourmente du Nord hurle à travers tes bois Sans (pie vienne jamais sa plainte et sa fbfïe troubler, comme une meule aux sinistres abois, Le sommeil angoissant des morts que Ton oublie. J.-A. M....

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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