Extrait du journal

PRÉSERVATIF CONTRE LES VOLEURS. Un député qui était, sous la Restauration, l’un des membres les plus jnfluents de l’opposition, fut appelé d'office dans sa jeunesse b défendre trois hommes accusés d’un vol. Il s’acquitta si bien de sa mission qu'il les sauva. A quelque temps de là, ne songeant plus à celle affaire, il vit arriver chez lui ses trois clients, qui lui déclarèrent que, n'ayant point d’argent pour lui témoigner leur reconnaissance, ils avaien t cherché les moyens de s’acquitter en quelque sorte pécuniairement avec lui au moyen d’un bon avis. « Voulez-vous écarter les voleurs de votre maison de campagne, M. l’avocat, dit d’un ton pénétré l’orateur de la bande, ayez un pelit chien et une veilleuse, vous pouvez être certain qu’un voleur étranger b votre maison ne se hasar dera pas b s’y introduire. Un appartement éclairé la nuit plonge le voleur dans l’incertitude ; la règle en pareil cas, est de s’abstenir ; quant aux petits chiens, les larrons les redoutent bien plus que les gros, parce que ces petits roquets aboient sans cesse et fuient sous les meubles où on ne peut les attraper, tandisqu’un gros chien se jette sur l’homme et peut être tué dans la lutte. Un gros chien de basse cour est d'ailleurs plus sen sible b l’appât d’un morceau de viande ou d'un os, qu’un petit chien habitué b être nourri et b n’accepter sa pitance que de la main de quelques personnes familières. » L’avocat fut sensible b cette singulière confi-...