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Journal de Seine-et-Marne, 7 janvier 1834

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Journal de Seine-et-Marne
7 janvier 1834


Extrait du journal

LE MONT SAINT-MICHEL. Abstraction faite de toute espèce d’esprit de parti, le Mont Saint-Michel est aujourd’hui un lieu qui inspire le plus vif in térêt. Il suffit que les Français, dont la seule faute est d’avoir une opinion à eux, y souffrent de véritables tourmens, sans qu’il leur soit possible de les adoucir, pour que tout homme qui sent battre son cœur, reporte souvent sa pensée vers ce séjour de douleur. Cette manière de sentir, partagée par un grand nombre de nos compatriotes, nous a porté à donner une notice exacte de cette prison, l’essai que nous allons présenter sera entièrement complet, nous l’écrirons de bonne foi et sans déclamation. La maison centrale de Saint-Michel se compose des bâtimens d’une ancienne abbaye de Bénédictins, construite sur le som met de la montagne, à soixante mètres environ au-dessus du niveau de la grève, quelle domine de toutes parts. Sa consti tution atmosphérique présente des transitions déplorables , en été surtout : car, telle partie se trouvant vivement frappée par 1 ardeur du soleil, communique à ceux qui l’habitent la plus accablante chaleur, tandis que telle autre, exposée au nord , offre en tout tems une glaciale humidité. Il en résulte que s’il prend fantaisie à l’un de ceux qui commandent dans cette fa tale demeure, de faire déplacer quelque prisonnier près des endroits qui avoisinent le sol, par exemple près des cachots où souvent un malheureux se trouve jeté pour la moindre infraction, celui qui éprouve ce changement ressent alors un tressaillement de douleur, par la différence de température dont il reçoit la subite impression. Du moment qu’il y arrive, la mort le menace; et à différentes époques, beaucoup d’infor tunés y ont laissé la vie par cette seule raison. Quant à 1 édifice en lui-même, c’est un assemblage informe dune multitude de constructions, accolées et élevées comme au hasard, selon les circonstances, les goûts, les caprices , et...

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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Données de classification
  • chanson
  • meaux
  • saint-michel