Extrait du journal

quelque chose, je dois le savoir... Je veux le savoir, m’entendez vous, Charles ? Il a baissé la tête. — C’eat vous qui êtes le maître, main tenant.,. Voulez vous venir dans lecabinet de monsieur, monsieur Georges 1 Il m’y a laissé seul presque aussitôt. — Voici les clefs. Il a allumé le gaz et a disparu, comme s’il se sauvait. Et moi, je reste là, n’osant introduire ces clefs dans ces serrures. J’éprouve une sorte de honte à toucher, de mes mains, aux secrets de mon père. C’est trop dur aussi pour un fils,-cette effraction des ser rures du mort, si vite... Ne vaudrait il pas mieux qqe ce fût ma mère ? Non. ... Je souffre, avec ces clefs en main, devant ce tiroir clos ; je souffre comme je n’ai pas souffert dans mon désespoir dé bondé de tout à l’heure, en sa présence, les yeux brûlés par la certitude et l’éblouis semeot de l’impossible. Je voudrais ne pas savoir pourquoi il a fait cela. Si je pouvais passer ma vie dans celte ignorance... J 8 heures. J’ai vu de la clarté filtrer par l'entre bâillement de la porte, qui conduit aux guichets (le la banque. Pauvre banque d'Arrell, si loyale, si justement honorée 1... Je pousse le battant, je voit une bougie s’enfuir vers le couloir, j’ai facilement rai son des vieilles jambes de Charles. Il balbutie, en me regardant de ses gros bons yeux suppliants : — Je veuais voir... J’ai cru que M* Çgprge# avait sonné.., , „qèi...