Extrait du journal

CHRONIQUE_GÉNÉRALE Par arrêté de M. le préfet de la Loire, en date du 15 avril, M. Villemagne, maire I de Veauche, a été suspendu de ses fonc- i lions pour avoir fait colporter dans la commune, par le garde-champêtre, à l’ef- f fet de recueillir des signatures, des feuilles Baissa mit ses mains sur ses yeux pour conjurer cette image odieuse d’une honte imméritée, et, pour la première fois, elle regretta la pensée de dévouement qui l’a vait fait venir. Mais il était trop tard pour reculer ; d’ailleurs la grâce était là, pliée dans son corsage ; — il fallait bien appor ter la joie aux malheureux qui avaient tant souffert ! Le jour naissant, triste jour d’hiver, éclairait les isbas de rondins noires et en fumées, lorsque le vazok s’arrêta devant la maison de police. Vérification fut faite des papiers et des pouvoirs de la jeune femme, et, avec tout le respect dû à son nom et à sa position, elle fut conduite à la cabane de son mari. Ils n’étaient point morts. — C’était quelque chose, — mais le comte Valérien était bien malade... Baissa entra dans une chambre basse et sombre où des tapis asiatiques couvraient les murs, où les objets envoyés par elle donnaient un aspect de luxe et de confort à cette étrange demeure. Sur un lit bas, couvert de fourrures, bordé d’un drap de toile fine aux initiales des Gretsky, — encore un envoi de Baissa, — le comte Valérien délirait depuis six jours. A l’entrée de la jeune femme, une forme amaigrie jusqu’à la ténuité se sou leva péniblement : c’était Bézof. H ne reconnut pas Baissa ; elle avait tant changé, et il l’avait si peu vue 1 II s’apprêtait à lui demander qui elle était,...