Extrait du journal

Le gouvernement, tout d'un coup, veut faire la réforme fiscale en un tour de main. Quelques jours nous séparent à peine de la période électorale ; le Sénat est. loin d approuver les dispositions du projet d'impôt sur le revenu, qu'a fait sien M. Bené Renoult, et lé budget n'est pas volé. Cependant, c'est dans la loi de finances, véhicule trop facile des réformes impro visées, que M. Doumergue a déclaré hier qu'il entendait introduire l'impôt sur le revenu. « Nous sommes, a-l-il dit, pour les réalisations immédiates. » Mais, il ma nœuvre de telle sorte qu'il sera impossible de réaliser quoi que ce.soi t. M. Klolz apu lui l'aire remarquer, avec beaucoup d'à propos,iqu'il y a quelques jours à peine, le gouvernement résistait à un ordre du jour sur le dégrèvement de la terre. Mainte nant, pris du besoin de sauver la l'ace, il leinl de développer une activité quelque peu tardive. Au fond, personne ne peut s illusionner sur le but que l'on poursuit, il importe de faire bientôt bonne figure devant les électeurs et de "les persuader que le Sénat seul est la cause du gâchis au milieu duquel nous nous débattons. Car il ne faut pas que l'on prétende que le budget de 1914 est un budget même à peu près équilibré. On s'est servi de tous les expédients pour joindre les deux boulsjj Grâce à la bonne volonté du Sénat et de sa commission des finances, il n'y a plus que quelques articles réservés. Et néanmoins la Chambre a l'ait si peu de diligence, qu'en admettant qu'aucun autre obstacle ne se dresse, 0,11 lie votera probablement pas ce budget boiteux avant le départ de la Chambre. Or .voilà,que le gouvernement prétend, de plus, glisser, dans la loi de finances deux projets de réforme fiscale qui modifient de fond en comble notre système d'impôts. . Celte opération paraît...