Extrait du journal

Les premières dépêches annonçaient que la petite armée anglaise, toujours res tant victorieuse , mais achetant chèrement ses victoires, avait livré le 31 janvier une bataille acharnée en marchant sur la capi tale et y avait laissé près de 300 hommes, tués ou blessés, sans compter les auxiliaires indigènes. Déjà, quelque temps auparavant, le général commandant l'expédition avait été obligé de renvoyer plusieurs centaines de malades et se voyait menacé par la saison, mortelle pour les Européens. Il al lait toujours en avant, livrant des combats tous les jours, et sans doute décidé à jouer le tout pour le tout. Ces premières dépêches présentaient donc les petites forces anglaises comme trè3 compromises, et, même en cas de victoire, comme très menacées dans leur retour à la côte. Nous l'avons dit, il s'était répandu dans le public anglais un mouvement de véritable panique, accru d'un sentiment de colère contre le gouvernement qui avait commencé cette déplorable entreprise. C'est donc avec un immense soulagement qu'on a appris que le gouvernement avait reçu dans la journée des dépêches du 5 fé vrier, annonçant la prise de la capitale. L'inquiétude publique avait été toutefois bien justifiée, car, du 30 < janvier au 5 fé vrier, la troupe anglaise avait livré des combats tous les jours, et la dépêche du général Wolseley, datée de Coomassi, di sait : « Arrivés ici, après cinq jours de ba taille acharnée. »...