Extrait du journal

vivants, nous sommes là pour ne pas per mettre que soit -compromise la victoire pour laquelle ils ont sacrifié leur vie. M. Briand veut la paix : nous la voulons comme lui de toute la force de nos âmes, de toute l'ardeur de notre partriotisme. Mais nous savons que, pour la conquérir -et pour la conserver, il faut joindre à la force, mo rale la force matérielle. Comme M. Briand, nous voulons l'entente, la collaboration avec nos alliés. mais entente et collaboration ne sont pas synonymes de subordination et d'abandon de nos droits... M. Briand n'a pas toujours fait si bon marché de ce qu'il appelle les « méthodes militaires ». Sans parler de la loi de trois ans que je rappelais tout à l'heure, n'est-ce pas lui qui a ordonné l'occupation de Duis bourg et de Dùsseldorf? N'est-ce pas lui qui a dit un jour : « Il faut que cela finisse. Nous allons mettre la main au collet de l'Al lemagne et lui envoyer les gendarmes. » I] l'a dit : un autre l'a fait. Une majorité patriote a donné à un grand citoyen la rude mission de défendre, au nom de la France, une politique française, et je 11e puis assez dire mon admiration pour le courage, la force de volonté et de travail avec lesquels il a répondu aux vœux de toute la nation et aux espérances légitimes qu'avait éveillées son retour au pouvoir. Nous avons occupé la Ruhr sans esprit de conquête : nous avons toujours déclaré que c'était là pour nous non un but, mais 'tlh» rnoyeh. L'Allemagne commence de se sou mettre. Des négociations vont s'ouvrir, qui nous permettent d'espérer. Le moment est mal choisi pour faire obstacle à cette poli tique nationale, au risque d'affaiblir son au torité à une heure décisive. L'Allemagne au rait déjà capitulé, n'en doutez pas, s'il ne lui restait une illusion : elle escompte un triom phe électoral du bloc antinational et la dé faite de la majorité patriotique qui soutient le gouvernement. L'Allemagne sera déçue, La France, qui a donné au monde, pendant quatre ans de guerre, le spectacle admirable d'une nation qui 11e veut pas mourir, la France, dans son immense majorité, repous sera avec horreur toute politique de défail lance qui serait une politique de suicide. v Bientôt elle entendra la voix de son chef. Des que le grand patriote sonnera le rallie- ! ment, le suffrage universel répondra à son appel, et, par un verdict réfléchi, il acclamera la politique de fierté et de sécurité nationale à laquelle la majorité de la Chambre a gardé une inébranlable fidélité....