Extrait du journal

Le Banquet de la Diète de Brandebourg L'empereur Guillaume se rend volon tiers chaque année au banquet de la Diète de Brandebourg pour y prononcer quel que discours éclatant, et parler à ses peu ples : le milieu lui convient, presque féodal encore, et tout empreint du sou venir des Hohenzollern, ses ancêtres; c'est là qu'il a dit, il y a trois ans, son fa meux : « Celui qui me résiste, je le brise », présage de la chute prochaine du prince de Bismarck, et il est rare que, môme en des temps moins héroïques, il n'y ait quelque trait à retenir de sa ha rangue. Celle d'hier a été moins sonore que d'autres, mais bien curieuse encore, et, à propos du culte des traditions de sa monarchie qu'il avait pris pour thème, de ces traditions « qui vous rafraîchis sent comme une source », l'empereur a laissé apercevoir une fois de plus cette pointe de réalisme, bien véritablement prussien, qui perce parfois le fond du mysticisme de son âme si étrangement médiévale. C'est assurément le mystique qui a écrit ce couplet : L'auguste figure du grand empereur mort nous est toujours présente devant les yeux avec les grandes choses qu'il a faites. D'où vinrent ses succès ? C'est que mon grand père avait une foi...