Extrait du journal

La mort du tsar Bien que prévue depuis de longues se maines, la disparition d'Alexandre 111 a produit dans la France entière une dou loureuse stupeur. On le savait condamné ; mais, jusqu'à la dernière seconde, on voulait espérer que la mort épargnerait ce noble souverain qui fut pour nous l'ami des mauvais jours. Avant môme que le gouvernement ait envoyé ses in structions aux préfets, le pays avait déjà pris le deuil. Spontanément les drapeaux qui flottent sur les édifices publics avaient été amenés et cravatés de deuil et quand, à la fin d'une radieuse journée de fête, la foule a appris la fatale nouvelle, elle s'est écoulée, silencieuse et émue, en pensant àla grande perte que la France venait de subir. Certes il faut que le sentiment de re connaissance pour les services que nous a rendus Alexandre 111 soit bien profond pour que les partis sans distinction aient fait trôve devant son lit de mort. Tous les journaux, même les plus passionnés, les plus violents, les plus implacables dans leurs représailles, s'inclinent respectueu sement ou tout au moins décemment de vant le souverain disparu. Aucune note discordante ne s'est produite. C'est vrai ment un deuil national qui plane sur la France, et, bien plus que les manifesta tions officielles, l'angoisse patriotique qui...