Extrait du journal

Naples, 9 novembre. Les bulletins saaitaires publiés par l'administration ne méritent que peu de confiance. Le chiffre réel des décès est dissimulé avec soin : cependant les étrangers désertent la ville. En effet, Naples est en proie à la plus grande désolation : à chaque instant le tinte ment des cloches annonce que le saint sacrement est porté à un agonissant. Toutes les têtes se découvrent devant le prêtre qui passe et le public s'agenouille. Le caractère napolitain se manifeste tout entier dans ces signes extérieurs de dévotion. Rien n'est lugubre comme le cri des hommes chargés d'enlever les morts. On les en tend sans cesse répéter d'une voix sépulcrale : Si vous avez des morts thez vous, éclairez vos fenêtres. On avait voulu rendre les derniers de voirs avec beaucoup de pompe au ministre de la guerre Fardello, enlevé par le choléra. Le roi s'est écrié dans cette circonstance : «La loi est égale pour tous, pas de cérémonie extraordinaire 1 » et deux officiers seulement ont suivi le corps du général-ministre. J.es régimens suisses ont considérablement souffert. Les employés e la police continuent à recevoir l'argent du public dans des cuil lers qu'ils présentent à une respectueuse distance. " ( Gaz; d'Augsb.)...