Extrait du journal

PABIS, 4 JAKVIEB. Nous-n'avons pas voulu triompher avec trop de bruit des avantages que le parti conservateur vient d'obtenir dans les premières opérations delà Chambre. Nous avons eu deux, motifs pour cela : le premier, c'est que ces avantages ne nous ont pas surpris. La Chambre représente le pays. Le pays est calme et satisfait. Pourquoi la Chambre serait-elle agitée et mécontente ?Le second, c'est qu'il importe que le parti conservateur ne s'en dorme pas sur ces premiers succès. Nous avons vu des sessions commencer très mal et bien iinir, le danger ralliant tous les esprits : si nous ne vou lons pas qu'une session qui a si bien commencé finisse mal, veillons sur nous-mêmes, et ne croyons pas tout gagné. i a; . . Il paraît donc que l'Opposition ne s'attendait pas aux échecs qu'elle vient d'essuyer. Il y a déjà dix ans qu'un ministre lui reprochait de ne pas con naître le pays et de se faire d'étranges illusions sur l'état de l'opinion publique. Cela était vrai alors ; cela est bien plus vrai aujourd'hui ; et ce qu'il y a de curieux, c'est que ce ministre (c'était M. Thiers) semble avoir perdu lui-même, depuis qu'il est entré dans l'Opposition, cette justesse de tact qui lui révélait si proinptement l'état des esprits. Quoi ! vous avez cru que le moment était bien choisi pour consommer votre alliance avec la gauche? vous avez cru que cette mesure violente vous relèverait aux yeux du pàys et vous donnerait plus de poids dans la Chambre? Le désenchantement ne s'est pas fait attendre. Le coup a dû être sensible, car l'illusion était énorme ! Votre candidat pour la présidence, par cela seul qu'il était le candi dat de l'alliance, n'a pas même balancé un moment le candidat conservateur. Sur les quatre vice-présidens, vous n'en avez pas obtenu un seul. Vous avez eu l'année dernière M. Du faure, et bien peu s'en était fallu que vous n'eus siez M. Billault ! Toutes les nominations de cette année, par un accord qui n'a pas d'exemple, se sont faites au premier tour de scrutin, à d'immenses majorités. Dans la commission même de l'Adresse,...