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Journal des débats politiques et littéraires, 5 janvier 1930

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Journal des débats politiques et littéraires
5 janvier 1930


Extrait du journal

Nous savons bien que la Ville de Paris a de lourdes charges. Sous prétexte qu'elle est riche et pas trop regardante, on tire sur elle à boulets rouges. L'Etat, le département, lui demandent plus que sa part. Elle paie plus que la règle de la proportionnelle ne l'exigerait. On comprend donc que lé budget municipal ne soit pas aussi facile à équilibrer qu'il en a l'air à première vue. Ce n'est pas une raison pour qu'il ne le soit pas du tout, et qu'on soit réduit à demander chaque an née au contribuable parisien ce qu'on appelle' en style administratif un « nouvel effort ». C'est l'administration qui devrait faire, non pas un nouvel effort, mais bien un premier effort pour comprimer les dépenses. Le cou lage est excessif, même pour une grande maison comme l'Hôtel de Ville. Le premier venu est choqué du spectacle désordonné que donnent les travaux publics. « L'homme de la rue », c'est bien le cas d'employer l'ex pression, n'arrive pas à comprendre qu'il faille si souvent éventrer les chaussées et les trottoirs pour exécuter successivement des travaux qui ne sont pas imprévus, et que le moindre particulier ferait exécuter simul tanément, sous peine de se voir octroyer un conseil judiciaire bien gagné. Le résultat, en dépit des artifices de ré daction, est un accroissement des impôts. On sauve la face, évidemment; on ne majore pas ouvertement la feuille du percepteur. Mais qui trompe-t-on ? Faire payer plus cher les transports, le gaz et le reste, du moment qu'il s'agit de régies municipales, c'est bou cher le déficit du budget de la Ville. Le public ne coupe pas les cheveux en quatre. Que ce soit d'une manière ou d'une autre, il sait fort bien qu'on le fait payer plus parce que c'est plus commode que de dé penser moins. Et quand il constate mainte nant que la Ville fait monter le prix des taxis, qui, eux, n'ont rien de municipal, sim plement pour maintenir le rapport entre les prix des transports en- commun et ceux des transports .individuels, il a l'impression qu'on se moque de lui, et qu'on s'applique à ac centuer la cherté de la vie, alors qu'on parle sans cesse de l'abaisser. A-t-on nommé assez de commissions pour combattre la vie chère ! Dans ces, conditions, on pourrait au moins en faire l'économie. Le Conseil municipal se dit qu'il est là pour six ans et que le mécontentement du Parisien ne durera pas si longtemps. C'est possible, mais c'est-jouer avec le feu; c'est favoriser les propagandes révolutionnaires que de ne pas faire passer avant tout le souci dé ménager fa bourse du contribuable. L'Etat, au moins, entre dans la voie des dégrèvements. Ils sont modestes,, passeront presque inaper çus, mais, enfin, ils sont aii moins un geste de. bonne volonté. A quoi bon si de la main gauche nous payons a la Ville, et au delà, ce que la main.droite aura versé de moins à l'Etat ? « Ils chantent, donc ils paieront.' » N'abusons pas de ce' mot fameux. Il vient toujours un moment où le chant devient sé ditieux. A. A.-P....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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