Extrait du journal

Il y a quelque temps, une femme était arrê tée à Paris sous l'inculpation de sévices et mauvais traitements exercés sur ses deux en fants. Comme le mari» absent toute la journée, ne pouvait s'occuper de ces enfants, ils furent confiés à l'Assistance publique. Hier, la mére comparaissait devant le tribunal correctionnel. Appelé comme témoin, le père déclara que, depuis qu'ils étaient soignés pqr l'Assistance, ses enfants se portaient bien et qu'il en avait dernièrement encore reçu l'assurance de la part des agents de l'administration. « Mais, s'écrie le président, je lis dans un rapport de médecin que votre fils Marcel est mort le 3 mars dernier I » On s'imagine facilement la douloureuse stupeur du père et l'émotion de l'auditoire. Si les faits se sont vraiment passés ainsi, la conduite de l'administration est inexcusable. Non seulement elle a manqué à son devoir le plus élémentaire en ne prévenant pas les pa rents du décès de l'enfant confié à ses soins, mais elle a aggravé ses torts en donnant au pére de bonnes nouvelles d'un enfant mort depuis plusieurs semaines. Il importe que la lumière se fasse sur ce point, ne serait-ce que pour empêcher le retour de pareils scandales. Si réellement l'administration de l'avenue Victoria à agi avec une aussi impardonnable négligence, la punition de celui ou de ceux de ses employés qui s'en sont rendus coupables ne doit pas se faire attendre, et il faut espérer qu'elle sera exemplaire....