PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 8 août 1874

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
8 août 1874


Extrait du journal

» Les soldats du despotisme peuvent-ils dire, pour justifier leurs prises d'armes, que les contrées mômes qui Sont leur lieu de nais sance et leurs foyers, sans supporter aucune des charges afférentes aux autres parties de l'Espagne, ne participent pas à tous leurs avantages ? Est-ce bien en vertu de cette posi tion exceptionnelle qu'ils se font gloire de considérer ces provinces comme les égales des provinces voisines ? » Il faut constater ici un phénomène singu lier et étrange : ce sont les privilégiés qui se révoltent, et ceux qui sont soumis à la loi commune qui se défendent : ceux qui ne con tribuent ni de leur personne ni- de leur for tune au soutien de l'Etat, qui entament une lutte à mort contre ceux qui sont le nerf et la force de la nation, et sous le noble et généraux drapeau desquels tous trouvent protection à l'intérieur, appui àl'étranger, sécurité sur toutes les mers. Une minorité aveugle et turbulente, ignorante de ses propres intérêts qui ont été établis et constitués seulement pendant la paix, prétend enfin ne nous imposer rien moins qu'un système de gouvernement oppressif et humiliant, système essentiellement antipa thique et opposé à ses proprés franchises. » Tels sont les principes de l'insurrection ; ils peuvent se résumer en deux mots : une ingratitude et une absurdité. La défense de la religion, qu'en masse Je peuple espagnol pro fesse et respecte, a servi bien des fois de pré texte hypocrite à la révolte. Aujourd'hui le fanatisme l'invoque avec bien plus de ferveur apparente que jamais. Prétexte malheureux s'il en fut, pour cette lutte contre la tolérance religieuse ; on croirait en être encore au temps où, seul, le culte catholique était permis et où le Gode pénal renfermait de sévères sanctions contre ceux qui en exerçaient un autre. » Parler de la religio'n et aie ses sublimes préceptes alors que les ministres de l'autel eux-mêmes se mettent à la tête des bandes, des saccageurs et des assassins, en oser parler et profaner par le sacrilège ses rites au milieu du pillage et des massacres, en parler pour n'en faire qu'un instrument destiné à satis faire les instincts de la vengeance et du sang répandu, voilà qui est pis, comme contraste, que la cynique profession de foi du bandit qui commence par supprimer toute morale et toute conscience....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • zorrilla
  • castelar
  • ulloa
  • cissey
  • pasteur
  • tardif
  • de hatzfeld
  • andral
  • généraux saez
  • visconti-venosta
  • espagne
  • allemagne
  • europe
  • france
  • nancy
  • metz
  • madrid
  • strasbourg
  • angleterre
  • bruxelles
  • la république
  • banque de france
  • parlement
  • conseil d'etat
  • parti progressiste
  • nos assemblées
  • g. p.