Extrait du journal

Le point de vue anglais On mande de Londres à l'Agence Havas : Contrairement à certaines- informations de presse, il est tout à fait inexact que la sugges tion suivant laquelle les réserves françaises et anglaises devraient faire l'objet d'un protocole spécial qui servirait d'annexe au projet Kellogg n'a pas été accueillie favorablement à Londres. Cette suggestion est actuellement étudiée par Sir Austen Chamberlain. Quoique l'on témoigne au ministère des affai res étrangères de la plus grande réserve à ce sujet, on déclare que les échanges de vues entre les gouvernements français et anglais se pour suivent d'une manière satisfaisante et l'on est convaincu qu'il sera possible de concilier les vues françaises, anglaises et américaines, en vue de la signature du pacte. On ajoute qu'avant d'adresser une réponse aux Etats-Unis, il convient d'étudier dans leur détail les obligations auxquelles les gouverne ments anglais et français se trouveront liés en vertu du pacte. Il est, du reste, vraisemblable que le gouvernement de Londres voudra définir clairement, dans la réponse qu'il adressera à Washington, les engagements auxquels, pour sa part, il est tenu. Enfin, contrairement aux bruits que l'on ré pand à Londres, il n'est pas exact que l'on souhaite répondre à M. Kellogg dans le plus bref délai. Le ministère des araires étrangères a exprimé l'avis, dès la réception du nouveau projet américain, qu'il ne fallait pas songer à obtenir un résultat rapide, mais que l'on devait plutôt s'attendre à des échanges de vues dont la nécessité est apparue encore plus désirable, après une étude plus approfondie de la propo sition américaine. Les milieux autorisés de Londres restent convaincus que l'accord est en bonne voie de réalisation, mais que toute solution trop hâtive nuirait plus qu'elle ne profiterait à son effica cité pour l'avenir....