Extrait du journal

PARIS, 7 MAI. M. Thiers n'exclut pas le parti doctrinaire du manie ment des affaires : il admet que ce parti puisse arriver au pouvoir ; seulement il y met une condition : les per sonnes sans les choses, voilà son mot; et c'est par là qu'il a fini son discours samedi. Le mot a l'air obli geant pour les personnes : il semble témoigner d'un reste de penchant et de goût pour ses anciens amis. Mais, pour nous servir d'une expression proverbiale, «le diable n'y perd rien», et le mot, tout obligeant qu'il semble, est une malice politique et une ruse de guerre. La malice, c'est de faire supposer que derrière les doctrinaires il y a des choses, des projets, des résolu tions funestes, et tellement funestes qu'ils ne peuvent être ministres qu'à condition de les abjurer, sans quoi tout va à l'abîme. Vous voyez ce qu'on attend de cette...